Les confédérations européenne, africaine et sud-américaine de football se sont accordées autour d'une candidature unique pour le Mondial-2030, présentée par le Maroc, l'Espagne et le Portugal avec trois matches en Amérique du Sud, a annoncé la Fifa mercredi.
Football : le Maroc parmi les pays organisateurs du Mondial 2030
Cent quatre rencontres entre Europe, Afrique et Amérique du Sud pour célébrer le centenaire de la Coupe du monde de football : la Fifa a dévoilé mercredi une formule inédite pour son Mondial-2030 , qui soulève nombre de questions.
Pour la première fois dans l'histoire du tournoi, les confédérations européenne, africaine et sud-américaine se sont accordées autour d'une candidature unique, présentée par le Maroc, l'Espagne et le Portugal , mais prévoyant trois matches en Argentine, au Paraguay et en Uruguay.
Cent ans après la première édition à Montevideo, la Coupe du monde masculine "unira trois continents et six pays" , promet l'instance du football, qui doit encore valider les critères techniques et n'attribuera officiellement la compétition que fin 2024.
Mais avec l'approbation "unanime" de cet unique dossier par le Conseil de la Fifa , la route semble dégagée pour cette organisation intercontinentale, promettant un montage politique et logistique complexe et de nombreuses questions autour de l'impact des grands événements sportifs.
"La Fifa poursuit son cycle de destruction contre le plus grand tournoi du monde", a d'ailleurs réagi sur X (ex-Twitter) l'association Football Supporters Europe, déplorant une formule "horrible" pour les supporters et "sans considération" pour l'environnement.
Exit l'Ukraine
L'annonce de mercredi met fin à la rivalité annoncée entre deux favoris, une candidature conjointe de l'Argentine, l'Uruguay, le Chili et le Paraguay, et un ticket européen longtemps emmené par l'Espagne et le Portugal.
Il y a un an, avec l'appui de l' UEFA , les deux pays avaient intégré l'Ukraine à leur dossier, assurant vouloir lancer "un message de solidarité et d'espoir" et rendre hommage à "la ténacité et la résilience" d'un pays occupé par l'armée russe depuis février 2022.
Mais cet attelage hautement politique ne s'était pas précisé depuis et le Maroc, quintuple candidat malheureux à l'accueil du tournoi, était entré dans la danse mi-mars, sans que soit alors dit ce qu'il adviendrait de l'Ukraine.
"Je suis convaincu qu'avec le Maroc et le Portugal, nous organiserons la meilleure Coupe du monde de l'histoire", a déclaré le président par intérim de la Fédération espagnole de football (RFEF), Pedro Rocha, cité dans un communiqué commun des trois fédérations.
"Cette décision du Conseil de la Fifa salue et reconnaît la place de choix du Maroc dans le concert des grandes nations" , s'est réjoui pour sa part le roi du Maroc Mohammed VI .
Non seulement son pays, qui sort d'une historique demi-finale au Mondial-2022, s'apprête à devenir le deuxième pays africain à accueillir un Mondial de football depuis l'Afrique du Sud en 2010, mais il s'assure aussi l'une des trois places qualificatives réservées aux hôtes officiels, précise la Fifa.
Arabie Saoudite en 2034 ?
Et si ce n'est pas le cas de l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay, qui devront franchir les qualifications, ils ont gagné l'organisation de trois rencontres en échange du retrait de leur candidature, tandis que Maroc, Espagne et Portugal accueilleront les 101 autres confrontations.
"Le premier de ces trois matches sera, bien sûr, joué au stade où tout a commencé, le mythique Estadio Centenario de Montevideo, précisément pour célébrer la centième édition de la Coupe du monde", a annoncé Gianni Infantino, le patron de l'instance.
Loin de son gigantisme actuel, l'épreuve réunissait alors 13 équipes dans une même ville hôte - contre 32 lors du Mondial-2022 au Qatar et 48 à partir de l'édition 2026 aux Etats-Unis, Canada et Mexique.
La Fifa a au passage lancé mercredi l'appel aux candidatures pour l'édition suivante, en 2034, limitant son invitation aux confédérations asiatique et océanique en vertu du principe de rotation continentale du tournoi.
Sans surprise, l'Arabie Saoudite, qui visait déjà le Mondial-2030 et investit massivement pour se tailler une place dans le football mondial, a confirmé qu'elle se porterait candidate à l'organisation du tournoi.