Le métier de sculpteur a pris de l’ampleur et de l’envergure ces dernières années au Congo. Ceux qui le pratiquent utilisent notamment le bois sorti des riches forêts congolaises. Ils semblent aussi bénéficier des avantages offerts par les autorités du pays pour leur épanouissement.
Le bois, matière première des sculpteurs congolais
Nous sommes ici à la place du jardin des droits de l’homme, en plein centre-ville de Brazzaville. Dans une galerie installée à cet endroit, des artisans sculpteurs sont venus des quatre coins de la capitale congolaise pour exposer leur savoir-faire.
Eux, qui manipulent les essences de bois telles l e limba, le Kambala, l’Ayous ou encore l e Wengé ou bois de fer, fabriquent divers objets, mais très impressionnants : masques, animaux de la forêt équatoriale et des animaux aquatiques.
Sur place, l’artisan Magloire Ndassa, 32 ans, met la dernière touche à un pachyderme qu’il vient de dessiner.
"Ça, c’est un éléphant. C’est un animal qui est doux et aimable à tout le monde. Même les touristes et autres étrangers qui arrivent en Afrique, ils adorent premièrement voir l’éléphant. C’est fabriqué avec de l’ébène gris qui est un bois très précieux, très rare dans le monde, mais qu’on trouve ici chez nous au Congo", explique-t-il.
La galerie, comme on peut le constater, est bien garnie. On peut y trouver aussi des ustensiles de cuisine et bien d’autres objets d’ornement.
"Quand vous sculptez sur le bois, vous trouvez qu’il est précieux. Il y a son charme et les rayures de certains bois. Il y a aussi la douceur du bois. Il est beau parce que c’est la nature. La beauté de la nature n’a pas de prix" , commente Ludovic Mboum, un artisan.
"On sculpte pour donner la valeur à notre culture et à nos œuvres. Moi, je ne sculpte pas, mais ce sont les objets laissés par nos aïeux (que j’expose ici, ndlr). Ils nous montrent comment la vie se passait. C’est grâce à cela que nous menons notre vie actuelle" , analyse-t-il.
"On donne la vie au bois mort que très souvent les mamans utilisent pour brûler et préparer le manioc. On récupère ce bois pour lui redonner vie," a-t-il ajouté.
Directrice générale de l’ Agence nationale de l’artisanat (ANA), Mireille Opa Elion est descendue sur le lieu de cette exposition sculpturale, organisée dans le cadre du troisième Salon des métiers du bois (SAMED) pour assurer les artisans des dispositions prises par l’Etat pour les aider.
"À ma gauche, vous voyez toutes les belles pièces sculptées que nous avons. Il y a déjà une loi du pays qui exige que les édifices de l’Etat soient décorés ou ornés par les œuvres des artisans congolais", assure-t-elle.
À cette exposition sur les objets sculptés organisés au cœur de la capitale congolaise, on constate que l’art ancien côtoie l’art contemporain. Et, les artisans eux-mêmes sont contents et se glorifient de leur travail.