Au Niger, l’heure de la décision a sonné.
Les Nigériens dans l’incertitude face à la perspective d’une guerre
La junte militaire à l'origine du coup d'État a jusqu'à dimanche pour libérer et rétablir dans ses fonctions le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum , sous peine d’une intervention militaire menée par la CEDEAO.
Les habitants de la capitale, Niamey, ont exprimé leur espoir que de nouveaux pourparlers aient lieu afin d'éviter tout conflit.
"De mon point de vue, l'attaque (concernant le délai fixé par la CEDEAO pour une éventuelle intervention militaire) n'est pas fondée et ne devrait pas avoir lieu. Nous sommes sur la voie de la démocratie, et dans une démocratie, ce sont les discussions qui doivent avoir lieu, il n'est donc pas nécessaire de prendre les armes pour cela," défend Bachirou Seyni, habitant de Niamey.
La CEDEAO a imposé une série de sanctions contre le Niger, y compris une zone d'exclusion aérienne et la fermeture des frontières.
Le Nigeria voisin, qui fournit 70 % de l'électricité du Niger , a également coupé le courant, plongeant la population de 25 millions d'habitants dans l'obscurité.
"Je ne pense pas que l'attaque du Niger dans un avenir proche se limitera à des sanctions économiques, et le peuple nigérien en souffrira dans un premier temps," explique Ben Hassane Salha, habitant de Niamey.
Les frontières nigériennes avec ses principaux partenaires commerciaux ont été fermées et les camions de livraison seraient bloqués à la frontière avec le Bénin.
Les produits de base tels que le riz et les légumes subissent de fortes hausses de prix.
"Nous sommes très inquiets, car les banques sont fermées, nous ne pouvons plus retirer de l'argent et il y a une augmentation des prix des denrées alimentaires. Maintenant, à cause de la fermeture (des frontières) et des comptes (bancaires), la subsistance devient de plus en plus difficile à Niamey, vraiment," déplore Farida Ide Zakari, habitante de Niamey.
L’incertitude plane dans le pays et des millions de Nigériens sont désormais confrontés à la perspective d'une guerre.
Les chefs militaires du Mali et du Burkina Faso soutiennent le Général Tchiani et déclarent que toute intervention contre Niamey sera considérée comme une déclaration de guerre contre leurs pays.
Le coup d'État au Niger fait de ce pays le cinquième de la région — après le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Tchad — dont le gouvernement a été renversé par l'armée depuis 2020.