Le Nigeria va récupérer 150 millions d'euros provenant de fraudes d'Ibori

James Ibori discute avec son ancien adjoint Benjamin Elue dans la salle de la Haute Cour d'Asaba, le 17 décembre 2009   -  
Copyright © africanews
PIUS UTOMI EKPEI/AFP

La justice britannique a ordonné à un ancien responsable politique et ses complices condamnés pour fraude et blanchiment d'argent de restituer 150 millions d'euros au Nigeria, ont annoncé lundi les enquêteurs.

Il avait été condamné après avoir plaidé coupable dans une affaire de fraude portant sur 50 millions de livres sterling.

Mais à l'issue d'une audience de confiscation devant la Southwark Crown Court de Londres, un juge lui a ordonné de rembourser plus de 101,5 millions de livres sterling, a annoncé lundi dans un communiqué l'agence britannique de lutte contre la criminalité (NCA).

Selon la NCA, le bénéfice frauduleux imputé à James Ibori s'élève à près de 116 millions de livres.  S'il ne s'acquitte pas de son dû, il risque huit ans de prison supplémentaires, selon la NCA.

Son avocat basé au Royaume-Uni, Badresh Babulal Gohil , qui avait été condamné à dix ans de prison, s'est vu quant à lui ordonner de rembourser plus de 28 millions de livres sterling.  Il a six mois pour reverser cette somme, faute de quoi il risque six ans de prison.

Une femme lié aux affaires de James Ibori, condamnée en 2010 pour blanchiment d'argent , doit quant à elle rembourser plus de 2,6 millions de livres sterling.

"Cette ordonnance de confiscation démontre notre détermination à poursuivre les actifs obtenus de manière illicite qui ont été investis au Royaume-Uni" , a déclaré dans un communiqué Suzanne Foster, commandante à la NCA. "Les fonds d'Ibori seront restitués au gouvernement nigérian où ils seront réinvestis dans les services publics" , a-t-elle affirmé.

L'enquête de la police britannique avait commencé en 2005, rappelle la NCA. Elle portait sur des accusations de corruption et de vol de fonds d'Etat à l'époque où James Ibori était gouverneur de l'Etat du Delta, et en particulier sur la vente frauduleuse et l'achat de parts de son entreprise de téléphonie mobile.

Selon la NCA, l'enquête a permis de découvrir que l'argent avait été blanchi par son avocat basé au Royaume-Uni via une myriade de sociétés offshores .

Voir sur Africanews
>