Zimbabwe : l'opposition lance sa campagne après plusieurs interdictions

Le leader de l'opposition Nelson Chamisa s'adresse aux partisans de la CCC, lors du lancement de campagne à Gweru, au Zimbabwe, le 16 juillet 2023   -  
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ZINYANGE AUNTONY/AFP or licensors

L'opposition zimbabwéenne a enfin pu lancer sa campagne dimanche en vue des élections du 23 août, lors d’un rassemblement à Gweru, quelque 300 km à l'ouest de la capitale Harare, après une série d'annulations de rassemblements sous différents prétextes.

Son leader Nelson Chamisa , 45 ans, qui affrontera le président sortant Emmerson Mnangagwa dans un peu plus de cinq semaines, s'est montré confiant face à des milliers de partisans parés de jaune, la couleur de son parti, réunis dans un stade.

Il a assuré qu'en dépit des efforts du ZANU-PF , au pouvoir depuis l'indépendance, qui se sert de la police pour entraver sa campagne, il tiendrait bon et allait l'emporter. "Vous ne pouvez pas arrêter une idée dont le temps est venu" , a-t-il déclaré.

"Ils peuvent empêcher nos réunions, mais ils ne peuvent pas empêcher les gens de m'aimer" , a-t-il martelé. "Dieu est de notre côté et je suis impressionné par les retours que nous recevons" , a encore assuré l'avocat et pasteur de formation.

Plus de 90 réunions de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), surnommée le Triple C , ont été "interdits ou illégalement perturbés" depuis son lancement l'an dernier, selon ses porte-parole.

Et davantage encore ces dernières semaines, au prétexte par exemple que les meetings sont notifiés trop tard à la police ou que le lieu envisagé ne prévoit pas assez de toilettes.  Le président sortant a lancé sa campagne fin juin.

Dimanche, la petite ville de Gweru a été envahie de militants du CCC, arrivés de tout le pays par leurs propres moyens, ont constaté des correspondants de l'AFP. Ils ont accueilli Nelson Chamisa, surnommé "le jeune homme" , par des chants et des danses.

"Notre thème c'est +Pour tous+" , a encore déclaré M. Chamisa, évoquant la colère de nombreux Zimbabwéens. Il a promis d'éradiquer la corruption et "un gouvernement qui offrira des opportunités à chacun" .

Emmerson Mnangagwa, 80 ans, surnommé "le crocodile" pour son caractère impitoyable et qui a succédé à l'homme fort Robert Mugabe en 2017 après un coup d'État, brigue sa réélection le mois prochain dans un contexte économique sinistré, entre hyperinflation et chômage .

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