La police kényane a sévèrement réprimé des manifestants qui avaient bravé l'interdiction de se rassembler. L’opposition avait appelé à manifester, pour dénoncer la hausse des prix et de nouvelles taxes gouvernementales.
Kenya : des manifestations interdites sévèrement réprimées
Ces manifestations retiennent les Kenyans en otage, frappant de plein fouet les plus démunis.
Lilian Anyango, habitante du bidonville de Mathare à Nairobi est désemparée :
" La vie est devenue très difficile. Les prix ont augmenté et les conditions de vie sont désormais insoutenables. Nos enfants ne vont pas à l'école, nous n'avons pas les moyens de nous nourrir. Nous ne pouvons plus aller travailler à cause des manifestations. Nous n'avons pas d'options. Nous ne savons pas ce que cela donnera avec le gouvernement actuel ".
Dans le bidonville de Mathare, la police a tiré des grenades lacrymogènes sur des manifestants, qui jetaient des pierres. Elle en a également fait usage pour disperser des manifestants dans la ville portuaire de Mombasa (sud).
Les commerces étaient fermés dans la capitale Nairobi placée sous haute surveillance policière.
Pour Julius Ogolla, le gouvernement doit agir :
" Nous avons souffert, nous n'avons pas de nourriture, nous n'avons plus rien. Nous ne pouvons pas travailler ici avec les manifestations en cours. Nous ne savons pas comment faire. Nous implorons le gouvernement de trouver des solutions ."
Le vétéran de l'opposition kényane, Raila Odinga est à l'origine de cette mobilisation.
Ces incidents interviennent quelques jours après d'autres manifestations meurtrières contre le gouvernement du président William Ruto dans plusieurs villes du pays. Au moins six personnes y ont été tuées, les ONG dénoncent une violente répression policière.