Alors que l’opposant tunisien Rached Ghannouchi a été condamné depuis une dizaine de jours à un an de prison, sa famille tente d’alerter sur son sort à l’international. En première ligne, sa fille, Yusra Ghannouchi.
Tunisie : mobilisation des proches des détenus politiques
Avec d’autres proches des opposants détenus en Tunisie, elle a saisi la Cour africaine des droits de l’homme . But de la manœuvre, obtenir la libération de ceux qu’elle considère comme des victimes du coup de force du président tunisien Kais Saied .
"La Tunisie est liée par les décisions de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples. Nous avons également demandé des sanctions ciblées contre Kais Saied, son ministre de la justice, son ministre de l'intérieur et son ministre de la défense, ainsi que contre tous ses complices impliqués dans des violations des droits de l'homme. ", explique Yusra Ghannouchi.
Depuis début février, plus de 20 opposants et autres personnalités politiques ont été arrêtés en Tunisie. Signe pour la fille du président du parti Ennahdha, d’un retour de la dictature dans le pays.
Il y a la volonté d'instaurer la peur et un état policier, mais les Tunisiens ne l'acceptent pas et c'est pourquoi mon père, nos pères, et d'autres leaders politiques, et des membres de la société civile sont emprisonnés parce qu'ils n'acceptent pas ce coup d'état et le retour de la dictature. Ils ne se taisent pas, et nous ne nous tairons pas. ". affirme la fille de l'opposant.
Une répression qui semble s'abattre aussi sur les avocats.
"Les avocats des détenus eux-mêmes ont été menacés et inculpés. Dans le cas de certains détenus, ils ont été très mal traités jusqu'à présent. Dans le cas de l'un d'entre eux, il s'agit d'une allégation de torture qui sera également soulevée devant le tribunal africain.’’. explique Rodney Dixon, avocat des familles d'opposants tunisiens.
Condamné à 1 an de prison pour apologie du terrorisme mi-mai, Rached Ghannouchi, président du parti Ennahdha est aussi visé par de nombreuses autres enquêtes. Dans le pays, la pression contre les journalistes et les opposants se multiplient faisant craindre une confiscation des espoirs suscités par la révolution de 2011.