Kenya : des ruches pour éloigner les éléphants des fermes agricoles

Le 26 septembre 2008 dans la réserve naturelle d'Ol Pejeta, près du mont Kenya.   -  
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Karel Prinsloo/AP2008

Les abeilles aident les agriculteurs kényans à empêcher les éléphants de s'attaquer à leurs cultures.

En installant des ruches, les agriculteurs parviennent en effet à éloigner les pachydermes effrayés par les pollinisateurs et à sauver leur gagne-pain.

Dans le parc national de Tsavo par exemple, cette technique non létale initiée par l’Organisation caritative britannique Save the elephants a permis de faire face aux troupeaux d’éléphants présents sur le site dont la consommation de nourriture pour survivre est importante.

"Le problème avec les éléphants, c'est qu'ils ne mangent que 40% des cultures et qu’ils en piétinent 60%. Donc, pour qu'un éléphant soit rassasié à 100%, il aura détruit beaucoup de choses. Normalement, nous aimons les abeilles parce qu'elles nous aident à protéger la ferme", a expliquéJones Mwakima, agriculteur du village de Kajire.

A la recherche de nourriture, les mammifères peuvent aisément entrer en conflit avec leurs voisins humains.

Autrefois seuls sur ces territoires, les éléphants ont vu leur terrain envahis par des routes, des habitations et des exploitations agricoles.

Les conflits entre l'homme et l'éléphant posent un problème de conservation au Kenya : les éléphants s'attaquent aux cultures, mettent en danger la vie humaine et détruisent les biens.

"Ces endroits étaient autrefois des habitats pour les animaux sauvages, mais maintenant les gens y viennent pour construire des maisons, pour cultiver, ce qui bloque les routes migratoires des éléphants et ne leur laisse d'autre choix que de venir dans ces fermes et de faire des raids sur les cultures.", a ditVictor Ndombi, responsable du projet de sécurité alimentaire et de moyens de subsistance à Save The Elephants. 

D’autres agriculteurs se sont tournés vers des cultures que les éléphants n'aiment pas manger comme le piment, le gingembre et le tournesol :  "Quand je plantais du maïs, je ne récoltais qu'un sac, contrairement au tournesol, où je récoltais environ trois à quatre tonnes. Le tournesol ne demande pas beaucoup d'attention, car je n’ai pas besoin de me méfier des éléphants", s'est confiéNahashon Mwagalo, agriculteur. 

D'autres solutions, plus coûteuses, consistent à installer des clôtures électriques ou des tranchées pour empêcher les animaux d'entrer. 

Mais les éléphants ont aussi besoin d'être protégés c'est ainsi que l'alternative non létale des abeilles a été mise en place par Save the Elephants . Cette dernière a d'ailleurs publié un guide intitulé "Human-Elephant Coexistence Toolbox" , inspiré du projet "Elephants and Bees" (éléphants et abeilles) de l'organisation.

Les Nations unies ont proclamé le 20 mai Journée mondiale de l'abeille afin de sensibiliser le public à l'importance des pollinisateurs et aux menaces qui pèsent sur eux.

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