À trois ans, une petite fille sud-africaine lirait mieux que 81 % des écoliers du pays qui ont plus de trois fois son âge.
Afrique du Sud : une fille de 3 ans à contre-courant de l'illettrisme
A trois ans, cette petite fille de Soweto lirait mieux que 81% des enfants sud-africains en fin de primaire selon un rapport mondial sur l'alphabétisation qui classe la nation arc en ciel au dernier rang des 57 pays étudiés.
Lethukuthula Bhengu, déjà une star sur TikTok, a bluffé la chaîne américaine pour enfants Nickelodeon qui l'a désignée plus jeune "kidfluencer" de l'année.
"C'est maman qui m'a appris à lire," s’exclame la fillette.
Pour le père de Lethu, c’est avant tout aux parents d’assurer l’éducation de leurs enfants car l’apprentissage, va au-delà des bancs de l’école. Les leçons apprises en classe doivent être intégrées et améliorées une fois à la maison.
"Je pense que lorsque vous envoyez votre enfant à l'école maternelle, il y a une idée reçue selon laquelle les enseignants doivent faire tout le travail et c'est pourquoi les enfants, lorsqu'ils rentrent à la maison, ne cimentent pas les connaissances qu'ils ont acquises à l'école. Les parents doivent donc prendre les choses en main," défend Phakiso Masooa, père de Lethu et directeur général de Mini Braniacs.
Selon un rapport d'Amnesty International publié en 2020, le système éducatif sud-africain, caractérisé par des infrastructures délabrées, des classes surchargées et des résultats scolaires relativement médiocres, perpétue les inégalités et abandonnerait un grand nombre d'enfants.
"Nous avons un nombre important d'élèves en première, deuxième et troisième année qui n'apprennent pas à lire efficacement. C'est un problème de pédagogie des enseignants, c'est un problème de programme. Nous devons donc nous y attaquer systématiquement et reconnaître que bon nombre des pratiques utilisées par les enseignants ne fonctionnent pas," dénonce Brahm Fleisch, professeur de politique éducative au sein de la division du leadership, de la politique et des compétences en matière d'éducation à l'université de Witwatersrand.
La ministre de l'Education, Angie Motshekga, a en partie imputé à la pandémie de Covid-19, qui a contraint les écoles à fermer pendant près d'un an, la responsabilité des "résultats décevants" de l'étude internationale publiée cette semaine.
Pourtant, les problèmes existaient déjà avant le coronavirus, souligne Shenilla Mohamed, directrice d'Amnesty International Afrique du Sud.
Pour pallier cette crise des associations telles que Nal'ibali, une initiative nationale qui promeut l'alphabétisation, visent à stimuler les enfants par la lecture