Peine de mort : Amnesty alerte sur l'augmentation d'exécutions

Des militants d'Amnesty International brandissent des banderoles de soutien à Troy Davis devant l'ambassade des États-Unis à Rome, le 16 septembre 2011.   -  
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ALBERTO PIZZOLI/AFP

Les exécutions recensées dans le monde ont atteint 883 l'an dernier, soit le niveau le plus élevé depuis 2017, selon un rapport d'Amnesty International publié mardi qui dénonce le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord en particulier.

Le nombre d'exécutions enregistrées en 2022 a atteint son plus haut niveau en cinq ans, avec 883 personnes exécutées dans 20 pays, soit une augmentation de 53% en un an, déplore Amnesty International dans son rapport annuel sur la peine de mort qui dénonce l’Afrique du Nord en particulier.

Fin 2022, en Algérie, 49 personnes avaient été condamnées à mort.

L'Iran et l'Arabie saoudite font partie des pays pointés du doigt sur cette liste, toujours dominée par la Chine, mais dont les résultats ne sont plus publiés par l'ONG par manque de transparence.

"On se retrouve toujours avec le même nombre d'Etats qui exécutent, toujours à peu près une vingtaine. Ils étaient 20 en 2022, ils étaient 18 en 2001. Mais ce sont toujours les mêmes que l'on retrouve, essentiellement dans la région MENA, c'est à dire Moyen-Orient et Afrique du Nord - donc avec les champions comme l'Iran, l'Arabie Saoudite et l'Egypte - et en Asie du Sud-Est, avec Singapour, avec quelquefois le Japon," rapporte Anne Denis, responsable de la commission Peine de mort à Amnesty International.

Outre la pandémie de Covid-19, qui a retardé de nombreux procès, Amnesty attribue cette forte hausse à la volonté de certains pays autoritaires "d'utiliser la peine de mort comme un outil de terreur contre la population".

"On peut trouver une raison à cela (l'augmentation de 53% des exécutions en 2022), c'est la reprise des procès et donc la reprise des exécutions après la pandémie du Covid. Mais ce n'est pas la seule raison. En effet, dans les pays autoritaires, on a tendance à utiliser la peine de mort comme un outil de terreur sur la population. C'est à dire que dans certains pays, on a étendu le champ d'application de la peine de mort et que des manifestants peuvent être exécutés après avoir été condamnés à mort dans des procès totalement inéquitables," ajoute la responsable de la commission Peine de mort à Amnesty International.

Cependant, l’ONG trouve une "lueur d’espoir" . Un mouvement récent en faveur de l'abolition s'est amorcé sur le continent, la République centrafricaine et la Guinée équatoriale ayant rejoint les rangs des abolitionnistes en 2022, à l’instar de la Zambie et la Sierra Leone.

Par ailleurs, la peine de mort figure encore dans le code pénal d'une trentaine de pays, mais n'est généralement plus appliquée. Les peines sont presque systématiquement commuées en prison à vie.

Au total, 43 pays africains sur 54 n'ont pas signé d'ordre d'exécution depuis 2010.

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