Les Comores acceptent les "rapatriés volontaires" de Mayotte

Les Comores ont déclaré lundi qu'elles allaient recommencer à accepter leurs ressortissants revenant "volontairement" de l'île française voisine de Mayotte, après un bras de fer de plusieurs semaines avec Paris au sujet de l'expulsion de Comoriens sans papiers.

La France a déclaré le mois dernier qu'elle expulserait des milliers de migrants comoriens sans papiers et a commencé à raser des bidonvilles dans le cadre d'une opération de sécurité à Mayotte.

L'opération dite "Wuambushu" ("Reprendre" en langue locale) a déclenché des affrontements entre les jeunes et les forces de sécurité à Mayotte et alimenté les tensions politiques avec les Comores.

Affirmant ne pas pouvoir faire face à l'afflux de ses ressortissants, le gouvernement comorien a refusé d'accueillir les personnes expulsées de Mayotte et a suspendu les autorisations d'accostage pour les bateaux en provenance de l'île.

Mais les tensions semblaient s'être apaisées lundi, Moroni ayant déclaré qu'elle accueillerait les personnes rentrant au pays sur une base "volontaire" .

Seuls les candidats qui se sont portés volontaires pour quitter Mayotte "seront admis ici" , a déclaré Houmed Msaidie, porte-parole du gouvernement des Comores, lors d'une conférence de presse, ajoutant que "des mécanismes d'identification des départs volontaires seront mis en place" .

Cette dernière annonce intervient une semaine après que le président Emmanuel Macron et son homologue Azali Assoumani se sont rencontrés à Paris pour apaiser la situation.

Les ministres de l'intérieur et des affaires étrangères des deux pays se sont également rencontrés la semaine dernière, s'engageant à "apaiser les tensions" .

On estime qu'environ la moitié des quelque 350 000 habitants de Mayotte sont des étrangers, pour la plupart des Comoriens.

Mayotte est la quatrième île de l'archipel des Comores, dans l'océan Indien, qui était autrefois un territoire français.

La France a conservé le contrôle de l'île après un référendum en 1974, mais l'Union des Comores, qui gouverne les trois autres îles, la revendique toujours comme sienne.

Bien qu'étant le département le plus pauvre de France, Mayotte dispose d'infrastructures et de services sociaux français, ce qui en fait une destination tentante pour les Comoriens vivant dans la pauvreté.

Nombre d'entre eux paient des passeurs pour effectuer la dangereuse, voire mortelle, traversée maritime jusqu'à Mayotte, à 70 kilomètres au point le plus proche, sur des bateaux de pêche branlants.