Après une période d'accalmie, les manifestations ont repris ce mardi à Nairobi à l'appel de l'opposant Raïla Odinga.
Kenya : gaz lacrymogène contre des manifestants et élus d'opposition
La matinée était globalement calme avant que les heurts et incidents isolés éclatent dans certains endroits. Dans le sud de la capitale, des échauffourées ont opposé la police et jeunes qui barraient des rues avec des pneus enflammés. Un bus vide et un camion de transport de marchandises ont été incendiés. Une passagère du bus raconte.
"Nous avons vu des manifestants arriver et ils ont commencé à jeter des pierres sur le bus. Le chauffeur n'a pas pu faire marche arrière à temps et s'est enfui. Les manifestants ont traversé la route, ils ont commencé à nous battre et à voler nos sacs à main et nos téléphones" explique-t-elle.
Ces journées de protestation avaient été suspendues afin de permettre des discussions entre les deux camps mais le processus s'est enlisé achoppant notamment sur la composition des différentes délégations. Malgré le rejet de son recours par la Cour suprême, Raila Odinga, qui concourait pour la cinquième fois à la magistrature suprême, conteste toujours les résultats de la présidentielle de l'an dernier, l'une des plus serrées de l'histoire du pays.
Cet homme espère une résolution rapide l'impasse politique : je ne soutiens pas la manifestation parce que les élections sont terminées et que nous avons un président. Tout le monde devrait travailler, car je suis sorti pour chercher mon pain quotidien. Je ne dis pas qu'il y a de la nourriture, c'est un problème mondial. Il n'a pas plu partout dans le monde, mais maintenant qu'il pleut, nous aurons de la nourriture. Je prie pour qu'ils mettent fin à ces manifestations, souligne-t-il.
À Kisumu, bastion d'Odinga dans l'ouest du pays, des routes ont été barrées avec des pneus en feu et des rochers. La police a également dispersé avec du gaz lacrymogène une délégation d'élus d'opposition qui souhaitait déposer une pétition sur le coût élevé des produits alimentaires au bureau du président william Ruto dans la capitale Nairobi. Lors des précédentes manifestations, trois personnes dont un policier avaient tués.
Dimanche, le commandant de la police régionale de Nairobi, Adamson Bungei, avait annoncé l'interdiction de ces manifestations, les précédentes ayant été "émaillées de violence".