Depuis Jeudi, au Burkina Faso, le décret de mobilisation générale donne aux autorités « le droit de requérir les personnes, les biens et les services » dans la lutte contre les groupes jihadistes.
Burkina : le lieutenant-colonel Yaméogo justifie la mobilisation générale
Selon la loi portant sur l'organisation de la défense nationale, "en cas de danger menaçant la sécurité et l'intégrité territoriale, la sécurité des institutions et celle des populations, le chef de l'Etat peut, outre l'état d'exception, décréter pour tout ou partie du territoire national: la mise en garde, l'état d'urgence, la mobilisation générale".
Courant décembre, le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avait saisi le Conseil constitutionnel pour la prise de ce décret et avait obtenu un avis favorable.
Dans la lettre de saisine consultée par l'AFP, le capitaine Traoré invoque de "graves menaces sur les institutions du Faso, l'indépendance de la Nation, l'intégrité du territoire national".
Mardi, le ministère de la Défense a lancé une opération baptisée "greniers vides" appelant tous les militaires du pays, actifs ou retraités, à donner leurs uniformes pour les soldats actuellement sur le terrain.
Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d'Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s'est étendue au-delà de leurs frontières.
La semaine dernière, 44 civils ont été tués lors de l'attaque de deux villages du nord-est du pays près de la frontière nigérienne.
Les violences ont fait depuis sept ans plus de 10.000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés.
En février, le capitaine Traoré, arrivé au pouvoir fin septembre lors d'un putsch, a fait part de sa "détermination intacte" à combattre les jihadistes, malgré la multiplication des attaques.