En Cote d’Ivoire, le gouvernement met en place le système de permis à points afin de renforcer la sécurité routière.
La Côte d’Ivoire introduit le permis à points
Etat instaure le permis à points en Côte d'Ivoire. Introduit en mars, il a pour but de lutter contre la conduite imprudente et réduire le nombre d'accidents de la route qui ont fait au moins 1 000 morts l'année dernière dans ce pays d'Afrique de l’Ouest, selon les chiffres officiels.
La plupart des conducteurs saluent l’initiative
"Oui, je pense que c'est une bonne initiative, parce qu'aujourd'hui il y a tellement d'accidents, il y a tellement de conducteurs, si je puis dire. Je pense donc que cette initiative peut inciter chacun d'entre nous à faire preuve d'une plus grande sérénité au volant," s'exclame Fernandez Depri, sondé, qui a payé plusieurs amendes pour infraction au code de la route
Le nouveau système, attribue un nombre initial de 12 points, qui diminue au fur et à mesure des pénalités. Les contrevenants s'exposent aussi à une amende. Les autorités sont aidées dans leur tâche par un réseau de plus de 200 caméras.
"Le fait de payer et d'obtenir un reçu est d'autant plus sûr que l'argent est versé dans les caisses de l'État," assure Marius Assi, chauffeur de taxi.
Mettre fin au racket
En réduisant le nombre de cas qu'elles doivent physiquement traiter, les autorités espèrent également en finir avec les "arrangements", illégaux, entre les forces de l'ordre et les contravenants.
"Nous n'aurons plus tous les policiers pour vous surveiller. Mais il y a des caméras qui vous surveillent. Et donc dans l'esprit de chaque conducteur il faut se dire 'attention je prends le chemin si je fais un excès de vitesse de plus de 1 à 20, ou 25 kms voilà les points qui doivent être retirés donc je dois bien me comporter," explique Raphaël Gossan, directeur adjoint de la police spéciale de la sécurité routière.
"Les amendes sont notifiées électroniquement et comptabilisées directement avec un reçu. À ce niveau, il y a moins de possibilités de racket", ajoute M. Gossan.
Stéphane Losseni Soumaro, chauffeur de taxi à Abidjan, déplore toutefois l'opacité de certaines règles de circulation : "Les policiers vous interpellent à tort et à travers et se remplissent les poches avec le produit de la vente."
Les conducteurs pris en flagrant délit d'infraction ne sont plus systématiquement arrêtés, mais reçoivent un avis de contravention par SMS, qu'ils peuvent payer en ligne.
Cette initiative vise avant tout à sensibiliser la population ivoirienne, selon le ministre des transports, Amadou Koné.
"Avec la vidéoconférence, la stratégie de sécurité routière, le permis à points, les sensibilisations que nous faisons, la semaine de la sécurité routière qui a donc été instaurée, qui permet chaque semaine de sensibiliser - puisque c'est 80% de sensibilisation, c'est sensibiliser nos compatriotes, nous pensons qu'à la fin de cette année, nous pourrions aussi avoir des résultats probants," soutient M. le ministre.
Une législation obselète ?
Le gouvernement espère que sa nouvelle campagne de sécurité routière permettra de réduire de moitié le nombre d'accidents de la route d'ici à 2025.
Pour atteindre cet objectif, il faudra moderniser les véhicules qui circulent sur les routes et rénover les routes en mauvais état. Les accidents réguliers impliquant des bus ou des camions, qui peuvent faire des dizaines de morts à la fois, sont souvent le résultat de routes et de véhicules mal entretenus.
Un décret gouvernemental de 2018 a tenté de remédier à cette situation en interdisant l'importation de véhicules de plus de cinq ans.
Cette mesure a permis de réduire le stock de voitures d'occasion vieillissantes importées d'Europe, souvent remplacées par des véhicules neufs et généralement plus petits de marques japonaises, que l'on peut voir circuler dans les rues d'Abidjan.
"Notre système législatif en matière de transport était obsolète, certains textes datant des années 1960. Depuis deux ans, nous avons décidé d'élaborer un plan quinquennal beaucoup plus sévère pour agir sur la qualité des véhicules, les chauffeurs et notamment les infrastructures", a déclaré le ministre des Transports, Amadou Koné.