L'ère de l'ingérence française en Afrique est révolue déclare le président français Emmanuel Macron lors de son discours à l’Ambassade française du Gabon, jeudi.
Gabon : "l'âge de la Françafrique est révolu", déclare Emmanuel Macron
Le président français Emmanuel Macron a réaffirmé jeudi que la France ne nourrissait aucun désir d'ingérence en Afrique, après avoir entamé une tournée de quatre pays sur le continent Africain.
Cette visite se veut une démonstration de force à un moment où la France est confrontée à une vague croissante de sentiments anti-français dans les pays stratégiques du Sahel.
« Je lis, j'entends et je vois que l'on attribue encore à la France des intentions qu'elle n'a pas, qu'elle n'a plus. On semble aussi attendre d'elle (de la France) des positions qu'elle refuse de prendre, et je l'assume pleinement. C'est pourquoi je préfère être très clair et explicite en vous rencontrant aujourd'hui : au Gabon, comme ailleurs, la France est un interlocuteur neutre, qui parle à tout le monde, et dont le rôle n'est pas d'interférer dans les questions de politique intérieure, » défend le Chef d’Etat français.
En amont de sa visite, Macron a donné lundi quelques détails sur le redéploiement des forces françaises, après leur départ du Mali et de la République centrafricaine en 2022 et du Burkina Faso le mois dernier.
"J'ai décidé d'une nouvelle stratégie pour toutes nos bases (militaires) en Afrique. Et j'ai demandé au ministre de la Défense (Sébastien Lecornu) et au chef d'état-major des armées (général Thierry Burkhard) de travailler avec leurs homologues pour adapter notre dispositif militaire. En l'occurrence, il ne s'agit ni d'un retrait ni d'un désengagement, mais d'adapter un dispositif pour qu'il repose sur une reformulation des besoins, » affirme Emmanuel Macron.
Il a déclaré qu'il y aurait une "réduction notable" de la présence des troupes françaises en Afrique "dans les prochains mois" et une plus grande concentration sur la formation et l'équipement des forces des pays alliés.
Dans ses remarques à Libreville, Macron a insisté sur le fait que la réorganisation n'était "ni un retrait ni un désengagement mais l'adaptation d'un arrangement" avec les alliés.
La visite ne fait pas l’unanimité pour autant. Des manifestations et concerts de casseroles ont retenti en opposition à Libreville dans la nuit du mercredi.
Après avoir assisté au sommet de la conférence jeudi, il se rendra en Angola avant de s'envoler vendredi pour la République du Congo et la République démocratique du Congo voisine. Cette derniere est rongée par les conflits armés sans fin entre les rebelles du M23 et les forces armées nationales.
Sur les réseaux sociaux, les citoyens de l’ancienne colonie belge se sont filmés mettant feu au drapeau français en contestation à la visite du président.