Chants folkloriques, stands de vannerie ou accessoires en cuir: la ville de Ghadames en Libye a renoué ces derniers jours avec son festival d'artisanat pour tenter d'attirer des visiteurs dans cette oasis du sud libyen, relativement épargnée par le chaos de la dernière décennie.
Libye : un festival d'artisanat à Ghadames, la "perle du désert"
Assises en tailleur, deux femmes en habit traditionnel tressent des corbeilles avec des tiges de palmiers-dattiers, leurs mains habiles répétant des gestes ancestraux.
Sous un soleil éclatant malgré les basses températures d'hiver, la cité fortifiée met à l'honneur les traditions touarègues, le temps d'un "Shopping festival" où les familles libyennes affluent depuis la côte, notamment la capitale Tripoli, à plus de 600 km au nord.
"C'est un honneur de pouvoir accueillir des visiteurs, non seulement Libyens mais également de pays voisins comme la Tunisie", se félicite auprès de l'AFP le maire de Ghadames, Kassem al-Mannaa.
"Nous voudrions en faire un rendez-vous annuel pour que notre patrimoine ne disparaisse pas", poursuit l'édile de 74 ans, qui dit souhaiter une "extension à d'autres villes" et la réouverture du poste-frontière de Debdeb avec l'Algérie pour faire venir des touristes des pays voisins.
Surnommée la "Perle du désert" et bâtie autour d'une oasis et d'une source, Ghadames est l'une des plus anciennes villes de la région pré-saharienne.
En juillet 2016, le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco a classé les cinq principaux sites protégés de Libye comme "en péril au vu des dégâts déjà subis et des dommages encore redoutés en raison du conflit" armé qui perdure depuis la révolte de 2011. Parmi eux, la vieille ville de Ghadames, qui s'étend sur près de 38,5 hectares.
Depuis juillet 2021, la Libye tente de faire retirer Ghadames de cette liste, arguant qu'elle est à l'abri des combats et que les seuls dégâts relevés récemment --quelques maisons en terre effondrées-- sont dus à de fortes pluies.
La Libye a sombré dans le chaos après le soulèvement ayant entraîné la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, avec des pouvoirs rivaux, une myriade de milices armées et des mercenaires étrangers disséminés dans le pays.
Malgré des divisions persistantes entre les camps de l'est et de l'ouest, les autorités de Tripoli se targuent d'avoir ramené plus de sécurité depuis la mise en place d'un Gouvernement d'union nationale reconnu par l'ONU en mars 2021.