Maroc : une croissance plus timide à cause de la sécheresse

Un enfant s'accroupit sur la terre craquelée du barrage d'al-Massira dans le village d'Ouled Essi Masseoud, à quelque 140 km au sud de Casablanca, le 8 août 2022   -  
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Le Maroc enregistrera en 2023 un rebond de sa croissance de 3,3%, plus timide que prévu et à condition d'une campagne agricole épargnée par la sécheresse historique des dernières années, selon les projections du Haut-commissariat au Plan (HCP).

"En tenant compte du redressement des activités agricoles, l’économie nationale devrait afficher une progression de 3,3% en 2023" , a expliqué jeudi Ayache Khellaf , secrétaire général du HCP, lors d'une conférence de presse à Rabat.

Lors de ses dernières prévisions en juillet, le HCP misait sur un rebond du PIB de 3,7% cette année, après une progression de seulement 1,3% en 2022.

La loi de finances 2023 , présentée en octobre par le gouvernement du Premier ministre libéral Aziz Akkhanouch , tablait elle sur une croissance de 4%.

La reprise en 2023 reste dépendante des "incertitudes liées notamment à l'évolution de la guerre en Ukraine, des taux d’intérêt et des risques épidémique et climatiques" , a souligné M. Khellaf.

"Les risques du retour du spectre de la sécheresse après la pluviométrie relativement abondante pendant le mois de décembre 2022 sont encore probables" , note par ailleurs le HCP dans son budget prévisionnel , qui prend acte des principaux moteurs de croissance "en perte de vitesse" .

"Le spectre de la sécheresse a été globalement plus sévère en 2022, avec un déficit pluviométrique de près de la moitié par rapport à une année normale" , relève-t-il encore.

L'agriculture est le premier pilier de l'économie du pays maghrébin - une des plus dynamiques du continent africain - frappé l'an dernier par une sécheresse inédite depuis quatre décennies.

En revanche, la situation devrait s'améliorer sur le front de l'inflation , qui devrait ralentir à 1,9% après un pic record de 4,9% en 2022, selon le HCP.

"Les chocs subis ces trois dernières années par l'économie marocaine, malgré sa résilience relative, ont causé des dégâts durables sur le capital productif et humain" , a reconnu M. Khallaf.

Des chocs qui ont entraîné la perte d'environ 22 000 emplois potentiels en 2022, d'après les estimations du HCP.

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