Le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud a appelé jeudi à débusquer les islamistes radicaux shebab, qualifiés de "punaises de lit", qui combattent depuis 2007 le gouvernement fédéral soutenu par la communauté internationale.
Le president somalien veut débusquer "les punaises de lit shebab"
"J'en appelle à vous, peuple de Mogadiscio, les kharijites (renégats) sont parmi vous... Alors débusquez-les. Ils sont dans vos maisons, ce sont vos voisins, ils passent devant vous en voiture", a lancé le chef de l'Etat devant une foule importante.
"Je veux que nous nous engagions aujourd'hui à les débusquer, ils sont comme des punaises de lit sous nos vêtements", a-t-il ajouté lors de ce rassemblement sous haute sécurité organisé par les autorités dans un stade de la capitale pour mobiliser contre les shebab, un groupe affilié à Al-Qaïda.
Dans la foule, des pancartes et drapeaux hostiles aux shebab étaient visibles.
"Les gens sont fatigués des massacres, des tueries et autres crimes et ils disent maintenant aux shebab: +Assez, c'est assez+", a poursuivi le président somalien.
Début juillet, des clans de la province de Hiran se sont révoltés contre les insurgés islamistes.
Le gouvernement de Hassan Cheikh Mohamoud, qui a promis une "guerre totale" contre le groupe islamiste, a envoyé en septembre l'armée - dont des forces spéciales - soutenir ces milices connues sous le nom de "macawisley".
Cette offensive, appuyée par la force de l'Union africaine en Somalie (Atmis) et des frappes aériennes américaines, a permis de reconquérir de vastes territoires dans deux Etats du centre du pays, l'Hirshabelle - où se trouve la province de Hiran - et le Galmudug.
Le gouvernement a notamment affirmé début décembre avoir repris Adan Yabal, localité emblématique du Hirshabelle tenue par les shebab depuis 2016 et présentée comme un "terrain d'entraînement" et un noeud logistique des insurgés dans la région.
Mais les shebab continuent de mener des attentats sanglants en représailles.
Le 29 octobre, deux voitures piégées ont ainsi explosé à quelques minutes d'intervalle dans la capitale Mogadiscio, tuant 121 personnes et en blessant 333 autres, dans l'attaque la plus meurtrière depuis cinq ans dans ce pays de la Corne de l'Afrique.