Kenya : maintien en détention de 5 suspects du meurtre d'Edwin Chiloba

Edwin Chiloba   -  
Copyright © africanews
AP Photo

Un tribunal kényan a ordonné lundi le maintien en détention pendant trois semaines de cinq personnes arrêtées à la suite du meurtre d'un militant des droits des personnes LGBTQ, qui a suscité un tollé national et des condamnations internationales.

Les cinq suspects ont comparu devant le tribunal d'Eldoret, ville de la vallée du Rift, mais ne se sont pas exprimé. Le magistrat Richard Odenyo leur a ordonné de revenir devant le tribunal le 31 janvier.

Parmi ces suspects se trouve Jacktone Odhiambo , un photographe indépendant, qui selon des informations de presse était un amant de la victime et qui est accusé de l'avoir tuée.

Le corps d' Edwin Chiloba , un designer et mannequin âgé de 25 ans, avait été retrouvé mercredi dans une malle sur le bas-côté de la route dans la vallée du Rift (ouest). Selon une source policière ayant requis l'anonymat, la victime a été "étranglée" après avoir été "torturée" . Sa famille prévoit des funérailles samedi, selon la presse.

Les quatre autres suspects maintenus en détention sont soupçonnés d'avoir aidé Jacktone Odhiambo à se débarrasser du corps de Chiloba, retrouvé à 40 km d'Eldoret, a indiqué la police dans des documents judiciaires consultés par l'AFP.

La voiture qui aurait transporté la malle métallique dans laquelle le corps a été retrouvé a été mise à la fourrière mais "doit encore être soumise à un examen médico-légal" , a précisé la police.

Elle a aussi demandé au tribunal un délai supplémentaire pour examiner les images de vidéosurveillance d'un club où Chiloba et Jacktone Odhiambo avaient été vus en train de faire la fête avant le meurtre.

"L'affaire a suscité beaucoup d'intérêt de la part du public et il est probable que les suspects subiront des préjudices s'ils sont en liberté conditionnelle" , a déclaré David Fedha, avocat principal du ministère public, dans des documents déposés au tribunal.

Au Kenya, les personnes LGBTQ sont confrontées à la précarité et aux discriminations dans une société majoritairement chrétienne et conservatrice où l' homosexualité est taboue, comme dans de nombreux pays d'Afrique.

Les relations sexuelles entre personnes de même sexe sont punies par la loi, avec des peines pouvant aller jusqu'à 14 ans d'emprisonnement.

Le meurtre du jeune militant LGBTQ a suscité de vives condamnations internationales. Il a succédé aux meurtres non résolus de plusieurs autres défenseurs des droits des minorités sexuelles, Sheila Lumumba , Erica Chandra et Joash Mosoti , selon la Commission nationale kényane des droits humains.

À découvrir également

Voir sur Africanews
>