Situé dans le sud-ouest de Johannesburg, le township de Soweto a longtemps était un symbole de la ségrégation raciale en Afrique du Sud. Aujourd'hui en plus d'influencer encore la scène politique du pays et malgré des disparités sociales persistantes, cette banlieue regorge d'artistes prometteurs. À l'image d'Alex Maswanganyi qui en dépit d'une enfance marquée par l'extrême pauvreté et l'abandon a toujours suivi sa passion.
Alex Maswanganyi, l'artiste de Soweto qui explore la culture turque
"La seule chose que je faisais, c'était de dessiner , explique le jeune homme, C'était la seule façon dont je pouvais jouer. Je prenais un crayon et je dessinais. C'est comme ça que j'ai lancé ma carrière, c'est comme ça que je m'exprime, c'est comme ça que j'ai enlevé la douleur de mon cœur".
Le rencontre avec la Turquie
Le dessinateur de 25 ans raconte que c'est suite à un cours de calligraphie turque financé grâce à plusieurs semaines de travail acharné, qu'il est tombé sous le charme de cette lointaine culture. Et le poète turc Yunus Emre, célèbre pour ses textes mettant en avant la paix sociale, les valeurs humaines ou encore l'amour a tout particulièrement attiré son attention.
"Je me suis intéressé de plus près à la culture turque ; je me demandais ce qui se passait là bas. Et j'ai commencé à faire le portrait de Yunus Emre avec Nelson Mandela. Parce que Yunus Emre se battait à 100% pour la paix, l'amour et l'unité. Cette personne, cette vision était la même que celle portée par Mandela".
Malgré un handicap et une maladie cardiaque, Alex Maswanganyi s'est toujours accroché à sa art et à ses rêves. Le jeune artiste explique par exemple qu'il n'a pas eu de documents d'identité avant l'âge de 24 ans, or, ces pièces étaient nécessaires pour pouvoir aller en Turquie. Il relate qu'une photo le montrant en compagnie de la petite-fille de Nelson Mandela, Ndileka Mandela et l'ambassadeur de Turquie à Pretoria, Ayşegül Kandaş, lui ont servi à obtenir ces papiers. _"_ Le même jour. Ils m'ont donné mon certificat de naissance en deux semaines, et ma carte d'identité en deux semaines" , a-t-il déclaré.
Soulignant qu'il était la première personne de son quartier à partir à l'étranger lorsqu'il a entrepris de visiter la Turquie, Maswanganyi a déclaré que cette situation a rendu son entourage fier de lui.
À présent, son objectif est d'y retourner pour apprendre la langue et renforcer les liens culturels entre l'Afrique du Sud et la Turquie.