L’Afrique du Sud accueille le chef du mouvement indépendantiste sahraoui à Prétoria.
Afrique du Sud : le chef du Front Polisario reçu par le président Ramaphosa
Cette visite du président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) intervient alors que le Conseil de sécurité de l’ ONU a débattu lundi du conflit du Sahara à huis clos. Discussions qui interviennent dix jours avant que la prolongation de la mission de l'ONU dans le territoire (Minurso) ne soit votée et face aux critiques du Front Polisario qui pointe l'inaction de l'organisation internationale.
Cyril Ramaphosa avait déjà reçu le secrétaire général du Front Polisario en 2018. Il s'agissait alors d'une visite de travail. A l'inverse, celle d'aujourd'hui se place au rang de visite officielle d’État, classée tout en haut du protocole.
L’ Afrique du Sud reconnaît la République arabe sahraouie démocratique, depuis 2004, alors que les liens entre l’ ANC et le Front Polisario remontent au temps de la lutte contre l’ apartheid .
D'après le porte-parole de la présidence sud-africaine, il s’agit de « donner ainsi un signal fort montrant que l’Afrique du Sud va continuer à s’engager pour le droit à l’auto-détermination du peuple sahraoui. »
D'ici la fin du mois, Cyril Ramaphosa recevra le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez , alors que Madrid a récemment effectué un revirement historique sur la question du Sahara Occidental , soutenant désormais le plan d’autonomie proposé par Rabat .
Pretoria est stigmatisé pour sa position neutre vis-à-vis de la guerre en Ukraine. Le dossier du Sahara Occidenta est une manière de prouver que l'Afrique du Sud s’engage sur d’autres fronts.
Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres , a demandé au Maroc et au Polisario de reprendre le processus de négociation "avec l'esprit ouvert" et de "s'abstenir de poser des préalables au processus politique". Le Maroc refuse de discuter d'autre chose que de son plan d'autonomie. Le Polisario réclame pour sa part un référendum avec option d'indépendance.