Les impactés de la construction du métro d'Abidjan

Port-Bouet à Abidjan, Côte d'Ivoire fin septembre 2022.   -  
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M’ma Camara pour Africanews

La construction du premier métro d'Abidjan est en cours, 13 000 habitants sont concernés par les travaux nécessaires pour ses 37 kilomètres de long. Parmi eux certains ont été ou vont être expulsés et sont inquiets de leur avenir après la perte de leur logement.

Retraité et âgé de plus de 80 ans, Lehouc Édouard est contraint d’abandonner son logement après environ un demi-siècle à l'intérieur .  Les documents justifiant son titre de propriété n'ont pas pu éviter la démolition de son bâtiment. Alors j usqu'au passage du bulldozer, il passe tous les matins faire son deuil et récupérer les derniers objets.  "C’est tout un souvenir de ma vie qui s’envole. Mes grands enfants ont fait l’enfance ici", explique l'ancien enseignant.

Bientôt, des immeubles vidés de leurs meubles et laissés à l’abandon de la commune de Port-Bouet il ne restera qu'un tas de débris.  D'abord épargnés, des riverains supplémentaires ont appris par le bouche-à-oreille qu'ils étaient désormais impactés par la construction du métro.  Un projet auquel ils ne s’opposent pas mais revendiquent une indemnisation à la hauteur de leurs biens et un nouveau logement.  ‘‘Nous sommes d’accord pour ces travaux, mais si vous prenez nos biens, donnez-nous un autre bien c’est ce que nous demandons.’’, indique  Nebié Bo Djo exproprié.  ‘ ‘Je n’ai pas de pieds pour m’agenouiller. Je m’agenouille avec ma canne, qu’il prenne pitié de nous.’’, témoigne  Brou Djédjé Henriette retraitée expropriée.

Suite à ces cris de détresses, la Société Ivoirienne de la Gestion du patrimoine ferroviaire a souhaité rassurer.  ‘‘Toutes les personnes seront prises en charge. En principe nous aurions dû déjà terminé la libération des emprises. Effectivement, il y a de nouvelles personnes qui sont impactées parce que les études ont évolué, ont modifié légèrement le passage du métro ce qui fait que de nouvelles personnes sont rentrées en jeu et nous leur donnons le temps de pouvoir partir. ’’, s'est expliqué  Cissé Moustapha DG de la société ivoirienne de la gestion du patrimoine ferroviaire.

Une partie des premiers expulsés a déjà été reçue par la compagnie et certains comme Traoré sont satisfaits de la réponse apporté : " Je pensais que ça allait durer des années. A ma grande surprise, ça n’a pas dépassé deux mois. On m’a appelé aujourd’hui pour venir prendre mon argent.  Je suis arrivé, j’ai signé tous les documents et on m’a remis tous les codes".

Sur 13.000 familles impactées par le projet, plus de 7000 auraient déjà été indemnisées.

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