Au Soudan, le son du wazza est connu de tous les habitants et d’autant plus des agriculteurs. Cet instrument à vent qui annonce la saison des récoltes, est utilisé depuis des générations. Dans ce village du soudan du sud, dans l’état du Nil bleu, Youssef Ismail conçoit l’instrument traditionnel à la main.
Le wazza soudanais, un instrument traditionnel et symbolique
"C'est un instrument créé par l'homme dans l'État du Nil bleu par le groupe ethnique Funj, soit les Barta, soit les Albroon, soit les Gumuz et de nombreuses autres communautés de la région. Il (l'instrument wazza) est un résultat de l'environnement. Il est fabriqué à partir de la calebasse de forme longue, rectangulaire ou cylindrique qui est plantée d'une manière spécifique." a déclaré Mohamed Adam Soliman, professeur de musique à l'Université soudanaise des sciences et de la technologie.
Les wazzas sont de taille variable, certains pouvant atteindre deux mètres de long. La taille de chaque instrument détermine sa gamme de sons, et les joueurs de wazza jouent dans un groupe qui peut compter jusqu'à 13 membres.
Certains joueurs utilisent également des cornes d'animaux pour taper sur leur wazza afin d'obtenir un effet de percussion.
" L'instrument (wazza) est fabriqué à partir de la calebasse que l'on cultive au début de la saison des pluies. Au fur et à mesure de sa croissance, nous enfonçons un pieu dans le sol, puis nous plaçons un auvent de branches d'arbres et d'herbes sèches pour que la calebasse puisse grandir et grimper. Nous fabriquons maintenant un nouveau wazza à partir de la calebasse nouvellement (cultivée), car il doit être refait chaque année car (l'instrument) s'use à force d'être soumis à l'eau et à l'humidité. Nous devons donc en fabriquer de nouveaux chaque année". a expliqué Youssef Moussa Ismail, fabricant de wazza.
L'agriculture est un secteur majeur de l'économie du Soudan. Selon les estimations des Nations unies et de la Banque mondiale.
Plus de 120 personnes ont été tuées dans l’état du Nil bleu après des affrontements pour l’accès à la terre en juillet. À ce moment-là, le wazza avait été joué pour célébrer l'arrêt de la violence cette fois-ci.