Le Mali célébrait ce jeudi le 62e anniversaire de son indépendance. Le colonel Assimi Goita a effectué une large revue de troupes à Bamako, en compagnie de son invité du jour, le chef de la junte Guinéenne Mamady Doumbouya.
Mali : Mamady Doumbouya et Assimi Goïta unis face à la CEDEAO
Les deux hommes apparaissent de plus en plus isolés par rapport à la communauté internationale.
Quand le Mali reste englué dans un conflit avec la Côte d'Ivoire au sujet des 46 soldats toujours détenus, la Guinée a elle vu les tensions avec la Cédéao monter d'un cran.
"Nous avons constaté avec étonnement et exaspération la nouvelle sortie de l’amuseur public de Bissau, un guignol dans le manteau d’homme d’État" , a dit dans un communiqué le Premier ministre dit de transition, Bernard Goumou.
Il décrit M. Embalo comme un "type surexcité" , arrivé "par effraction" à la présidence de la Cédéao.
Les dirigeants des Etats membres de la Cédéao devaient se réunir en sommet jeudi après-midi à New York en marge de l'assemblée générale des Nations unies.
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le colonel Amara Camara, une des figures de la junte guinéenne et secrétaire général de la présidence dite de transition, reproche à M. Embalo d'avoir forcé la main de ses homologues ouest-africains pour la tenue d'un sommet en dehors d'Afrique de l'Ouest et de vouloir faire de même avec des sanctions contre la Guinée.
"En imposant à ses pairs la tenue de ce sommet en dehors de son espace géographique, son leadership aura permis de donner l'occasion aux autres de ne pas nous prendre au sérieux, à moins que ce ne soit son objectif" , a-t-il lancé.
Le colonel Camara accuse M. Embalo, depuis son accession à la présidence tournante de la conférence des chefs d'Etat ouest-africains il y a quelques semaines, de s'illustrer par "ses prises de position personnelles au mépris de ses homologues présidents" , et de "donner en spectacle" la Cédéao.
Il accuse le président Embalo de manoeuvres pour faire prévaloir le candidat de son choix à une future présidentielle guinéenne.
Il qualifie de "mensonge grossier" les affirmations sur un engagement de la junte à une transition limitée à deux ans.