" C'est une grande défaite" disent les Sénégalais après que le camp du président a perdu la majorité absolue au parlement.
Sénégal : réactions après la défaite du camp présidentiel
La coalition du président sénégalais Macky Sall a perdu sa majorité absolue au parlement, selon des résultats provisoires annoncée jeudi. C'est la première fois depuis l'indépendance de ce pays d'Afrique de l'Ouest historiquement stable en 1960 que le camp du parti au pouvoir perd cette majorité et devra s'appuyer sur d'autres forces au Parlement pour faire passer des lois.
Pour certains sénégalais cette défaite donne le ton est un message claire pour la présidentielle de 2024.
" Vu les tendances des élections locales et législatives, je ne pense pas qu'il (le président Macky Sall, ndlr) osera se lancer dans un troisième mandat. Un troisième mandat ne sera pas accepté au Sénégal. Même s'il s'efforce de briguer un troisième mandat, nous le battrons aux élections, c'est sûr " déclqre Pape Diaby,à Dakar après la publication des résultats provisoires des législatives.
" Les résultats ont parlé, et ce n'est pas mal du tout parce que les Sénégalais ont voté, majoritairement, pour l'inter coalition Yeewi-Wallu (de l'opposition, ndlr) ce qui veut dire que c'est un signal fort au parti au pouvoir, à savoir la coalition Benno Book Yaakaar. J'espère que le message est bien compris " ajoute Alioune Ngom.
La coalition du président, qui comprend son parti l' Alliance pour la République (APR) et d'autres partis, a remporté 82 sièges sur les 165 que compte l'Assemblée nationale, a indiqué la commission nationale de décompte des voix, en baisse par rapport aux 125 qu'elle avait obtenus en 2017.
Les partis d'opposition avaient déjà commencé à gagner du terrain lors des élections municipales de janvier, lorsqu'ils ont remporté de grandes villes, dont la capitale Dakar, Ziguinchor dans le sud et Thiès dans l'ouest. Lors de l'élection de dimanche, ils ont obtenu 80 sièges au total au parlement monocaméral. Trois autres sièges ont été remportés par trois petites coalitions, qui pourraient servir de faiseurs de roi.
Les chiffres définitifs doivent être publiés par la plus haute juridiction du pays dans les cinq jours suivant l'annonce, si aucun parti ne fait appel des résultats.
Pour Macky Sall, accusé par l'opposition de vouloir briser la limite de deux mandats et de se représenter à la présidence en 2024, les résultats décevants des législatives pourraient freiner toute ambition de ce type.