Guinée : des médiateurs de la CEDEAO discutent de la transition

Les forces spéciales guinéennes arrivant au Palais du Peuple à Conakry, le 6 septembre 2021   -  
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Des médiateurs ouest-africains, dont l'ex-président béninois Thomas Boni Yayi, ont rencontré mercredi le chef de la junte et des officiels guinéens à Conakry pour discuter du retour au pouvoir des civils en Guinée, selon un représentant de la CEDEAO et la télévision publique.

Le colonel Mamady Doumbouya , qui a renversé le 5 septembre le président Alpha Condé au pouvoir depuis plus de dix ans (2010-2021), s'est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans.

La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), favorable à une transition d'une durée moindre, a rejeté le 3 juillet ce délai, lors d'une réunion à Accra, sans annoncer de nouvelles sanctions contre la Guinée , déjà suspendue des organes de l'organisation.  Elle avait le même jour annoncé une nouvelle mission de médiation en Guinée, comprenant notamment l'ex-président béninois.

Le président en exercice de la CEDEAO, le chef de l'État bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo , et le président de la Commission de la CEDEAO, le Gambien Omar Alieu Touray , ont été accueillis mercredi à Conakry par le colonel Doumbouya.  Thomas Boni Yayi se trouve quant à lui dans la capitale guinéenne depuis mardi.

Les trois hommes ont été reçus mercredi par le colonel Doumbouya.  Ils ont ensuite rencontré Bernard Gomou , qui assure l'intérim du Premier ministre Mohamed Béavogui en voyage à l'étranger, et des membres de son gouvernement, le président et des membres du Parlement de transition, ainsi que des diplomates de France , des USA , d' Allemagne , du Japon et d' Italie , selon la même source.

La télévision publique guinéenne a montré mercredi soir des images de ces rencontres. Le contenu de ces différents entretiens n'a pas été divulgué. Umaro Sissoco Embalo et Omar Alieu Touray ont ensuite quitté Conakry mercredi soir, sans faire de déclaration. Thomas Boni Yayi y est resté, selon la même source à la CEDEAO qui n'a pas précisé la date de son départ de Guinée et ce que sera la suite de sa mission de médiation .

Par ailleurs, une coalition menée par le chef du principal parti en Guinée, l'ex-Premier ministre Cellou Dalain Diallo , s'est "inquiétée" mercredi de "l'allongement dangereux de la liste d'atteintes aux droits fondamentaux qui risque de porter un coup fatal aux efforts de médiation de la CEDEAO" .

L' Alliance nationale pour l'alternance et la démocratie (Anad), formée de partis, de mouvements et d'associations, "proteste" notamment contre "l'interdiction de sortie du pays" concernant Oumar Sylla alias Foniké Menguè , coordonnateur du FNDC, une autre coalition qui avait récemment menacé de reprendre les manifestations en Guinée, interdites par la junte.

Oumar Sylla devait prendre part de mardi à jeudi à Dakar à une réunion organisée par des organisations de la société civile ouest-africaine mais a été "empêché de sortir du pays sur instruction de la junte" qui a refusé qu'il embarque lundi à l'aéroport de Conakry, selon le FNDC.

Il avait déjà été violemment interpellé le 5 juillet, avec deux autres leaders du mouvement, provoquant de violentes manifestations spontanées. Ils avaient tous trois été relaxés à l'issue d'un procès où ils étaient jugés pour "outrage à magistrat" .

Les autorités guinéennes, jointes mardi et mercredi par l'AFP, n'ont pas souhaité s'exprimer sur le sujet. 

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