Le Burkina Faso a entamé mardi un deuil national de trois jours après l'attaque qui a fait au moins 79 morts à Seytenga selon un nouveau bilan.
Inquiétude au Burkina Faso après le massacre de Seytenga
Cette tuerie meurtrière a causé un déplacement massif des populations du nord vers la ville de Dori et de l'inquiétude pour celles qui vivent loin de ses zones à risque, mais craignant une irruption de la violence.
Au début, on avait de l'espoir, on avait cru que comme c'était un corps militaire, il (le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ndlr) allait changer la situation, nous sauver des attaques terroristes, mais maintenant, on ne sait pas du tout où on en est, on ne sait pas s'il travaille dessus ou s'il s'est endormi. Je ne sais pas, mais c'est trop lent, s'offusque un Burkinabé.
Il s'agit de la deuxième attaque la plus meurtrière enregistrée au Burkina Faso, après celle de juin 2021 contre le village de Solhan, où 132 personnes avaient été tuées selon le gouvernement. L'attaque n'a pas été revendiquée, comme souvent dans cette région. Seytenga avait déjà été attaquée deux jours plus tôt, jeudi, par des jihadistes qui y ont tué onze gendarmes, selon les autorités.
Les gens ont applaudi (la prise du pouvoir par les militaires, ndlr) parce que les gens se sont dit ' ça y est, ceux qui sont engagés dans la tâche, dans la lutte contre le terrorisme, ont pris le pouvoir, donc ils pensaient que ça allait en finir, mais quatre mois et demi plus tard, hélas, la population est désabusée parce que l'avenir n'est toujours pas positif et aujourd'hui, on a l'impression que l'hydre gagne encore plus de terrain souligne Dieudonné Zoungrana, Directeur du quotidien "Aujourd'hui au Faso".
Le président, Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé fin janvier, le président élu Roch Marc Christian Kaboré accusé d'être inefficace face à la violence djihadiste, fait désormais face à ces mêmes critiques.