À cause de la guerre en Ukraine, les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, ont pris de nombreuses sanctions contre la Russie. Mais les effets négatifs de ces mesures se répercutent aussi sur l’économie mondiale et sur les habitants de nombreux pays. Alors certains experts, notamment au Zimbabwe, se posent des questions sur la légalité et l’utilité des sanctions.
Zimbabwe : le coût des sanctions économiques
Depuis plus de 20 ans, le pays vit sous le coup de sanctions américaines, imposées après la réforme agraire qui visait à confisquer des terres aux fermiers Blancs.
"Le fait que les États-Unis, de leur propre chef, aient décidé d'imposer des sanctions au Zimbabwe sans l'approbation des Nations unies, rend ces mesures illégales. Elles sont illégales au point que même que les citoyens ordinaires ressentent ces sanctions, alors qu’elles sont mises en place pour dissuader les membres du gouvernement. C'est un moyen pour que le peuple ou les citoyens ordinaires, qu'il s'agisse de l'électorat ou des travailleurs, soient en mesure de combattre ce gouvernement dans le but de mener à un changement de régime. Mais cela ne s'est pas produit", explique Calvern Chitsunge, cofondateur et président d'un groupe de pression zimbabwéen anti-sanctions, le Broad Alliance Against Sanctions (BAAS).
Parmi les sanctions, il y a la suspension de l'aide du FMI. Le Zimbabwe se retrouve aujourd’hui avec une dette de plus de 9 milliards de dollars. Les sanctions américaines interdisent aussi aux banques de prêter de l'argent au pays.
"En tant que Zimbabwéens, nous continuerons à nous battre pour la levée des sanctions par tous les moyens. Nous n'abandonnerons jamais. Nous sommes des Zimbabwéens et nous ne pouvons être dominés par qui que ce soit. Donc, pour savoir comment gérer au mieux les affaires de notre pays, nous débattons seuls", poursuit Calvern Chitsunge.
Selon l’ONU, l’impact de ces sanctions a été catastrophique sur l’économie du Zimbabwe, et cela a aussi porté atteinte aux droits de l’homme dans le pays.