A Dakar, au siège ouest-africain de Reporters Sans Frontières, l'heure est à la mobilisation après l'annonce de la suspension définitive des chaînes françaises RFI et France 24 au Mali ce mercredi .
Mali : RSF se mobilise pour la liberté de la presse
L'organisation de défense des médias s'inquiète de l'intervention de la junte au pouvoir à Bamako ,qu'elle considère comme une nouvelle atteinte à la liberté de la presse et au droit à l'information des Maliens ainsi qu'une mise en danger des médias nationaux du pays.
Sadibou Marong , directeur du bureau de Dakar de RSF dénonce "avec vigueur cette décision de suspension qui est une attaque à l'information en tant que telle. La HAC (Haute Autorité de la Communication) parle de RFI et de France 24, mais en réalité c'est un rude coup porté à l'ensemble des médias maliens aujourd'hui.
Ce qui va se passer désormais c'est que même les médias maliens qui vont vouloir enquêter et faire des reportages digne d'intérêt et de manière indépendante sur des question "sensible" pour la junte au pouvoir, ils vont avoir peurs.
Nous estimons que c'est une décision assez lourde de conséquences. Ça va priver à des millions d'auditeurs et de télespectateurs maliens de leur droit fondamental à l'information et c'est un droit sacré que la junte a le devoir de protéger et de préserver."
Pour contourner la censure de l'autorité de transition, Reporters sans frontières utilise la méthode dite de "sites miroirs" développée par l'opération Collateral Freedom depuis 2015.
Des équipes d'informaticiens ont déjà permis a une cinquantaine de sites internet de rester accessibles dans 24 pays ces dernières années
"Dans cette alliance, il y a d'anciens hackers, des techniciens, des informaticiens qui ont cette possibilité de débloquer des sites bloqués. Mais ça c'est pour la bonne cause, c'est pour défendre le journalisme, pour protéger la liberté de la presse, pour promouvoir le pluralisme de l'information que les gens le font."
Vendredi l'ONU s'est dite profondément consternée par la suspension des médias français au Mali. Une intervention de l'organisation internationale qui a provoqué une vague d'indignation dans plusieurs pays de la région.