Au Royaume-Uni, la polémique est toujours vive autour de l’accord entre Londres et Kigali pour envoyer au Rwanda des demandeurs d’asile arrivés illégalement sur le sol britannique.
Le Rwanda et le Royaume-Uni persistent sur l'accord sur les migrants
Et malgré la controverse, les deux pays restent intransigeants, comme en témoigne la tribune commune signée par Priti Patel, ministre de l’Intérieur britannique et Vincent Biruta, ministre rwandais des Affaires Étrangères. Pour eux, ce partenariat permettra de combattre le problème migratoire à la racine et pourrait même servir de modèle dans d’autres pays. Pour l’instant, on ne sait toujours pas sur quels critères seront sélectionnés les migrants qui seront envoyés au Rwanda. L’ONU qui s’est dit vivement opposé à cet accord, estime que des projets similaires mis en place par exemple en Israël n’avaient pas donné de résultats positifs.
"Ils envoyaient, sur une base volontaire des Érythréens au Rwanda, des Soudanais en Ouganda. Et des gens ont quitté le Rwanda en une semaine. Cela ne dissuade donc pas les réseaux de passeurs, mais la favorise. Les gens sont allés au Soudan du Sud, le Soudan en Libye et ceux qui ont survécu sont retournés en Europe. C'était donc plus dangereux et demandait plus de travail pour les passeurs comparé à la Manche", explique Larry Bottinick du HCR.
Ce dimanche, ce sont les leaders spirituels de l’Église anglicane qui s’en sont pris à ce projet. Dans son sermon de Pâques, l'archevêque de Canterbury a estimé qu'envoyer des demandeurs d'asile à l'étranger pose de "graves questions éthiques".