Bloqués à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne, des étudiants africains négocient le passage en brandissant leur statut devant des policiers polonais. Alexander Somto Orah, étudiant nigérian de l’université d’Etat des télécommunications de Kiev, faisait partie de ces infortunés.
Guerre en Ukraine : le calvaire d'un Nigérian fuyant vers la Pologne
‘’Traverser la frontière de l'Ukraine vers la Pologne n’a pas été chose facile à cause de la discrimination. La première discrimination a eu lieu à Kiev, à la gare de Kiev.", explique le Nigérian.
Et d’ajouter : "Ils ne laissaient passer que les femmes et les enfants. J'ai dit : 'OK, c'est bien, mais je ne vous vois pas prendre les femmes africaines et les celles du Moyen-Orient, elles sont enceintes. ’'
Un périple dans le froid, sur fond d’incertitude et de racisme visant notamment des Nigérians, des Indiens et des Libanais.
Vers 12 heures, un homme en noir est venu et nous a dit, raconte Alexander Somto Orah , ‘’ les Indiens, les Africains et ceux du Moyen-Orient, doivent aller vers une autre frontière, la frontière roumaine. Nous lui avons dit que nous ne pouvions pas reprendre notre périple. Nous sommes sur la route depuis trois jours, et nous ne pouvons pas faire marche arrière. J'avais l'impression que quelqu'un allait peut-être mourir parce que certaines personnes s'évanouissaient, et il n'y avait pas de couverture. Alors nous nous sommes juste protégés avec nos vêtements et tout ce que nous pouvions trouver."
Alexander Somto Orah a finalement réussi à atteindre la Pologne après quatre jours et avoir dormi dans le froid. "La guerre m'a fait comprendre que s'il y a des êtres humains, il y en a d'autres qui sont considérés différemment. Je veux que les autres Africains apprennent à s'exprimer. C'est tout."
Les Africains sont sortis de l’omerta. L’ Union Africaine a rappelé la semaine dernière à Nairobi, au Kenya que tout être humain avait le droit de franchir des frontières internationales pour fuir un conflit.