Dans le sillage du capitaine du Cameroun Vincent Aboubakar (six buts), meilleur buteur de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN), rôde un autre "Lion Indomptable" , Karl Toko-Ekambi (cinq buts), presque aussi efficace et avide de croquer les Égyptiens en demi-finale de Coupe d'Afrique, jeudi à Yaoundé.
CAN 2021 : Karl Toko-Ekambi, le "Lyon indomptable"
"Toko-Ekambi c'est un joueur différent" , expliquait son sélectionneur Toni Conceiçao avant le coup d'envoi de la CAN. "C'est un joueur très intelligent. Il me fait penser à un chasseur toujours aux aguets. Parfois il passe inaperçu pendant le match et, d'un moment à l'autre, il tue la rencontre" , expliquait le technicien au sujet de l'attaquant de Lyon, âgé de 29 ans.
En effet "Toko" a surgi deux fois pour marquer contre la Gambie (2-0) en quarts de finale au stade de Japoma, où il est une idole car son père est de Douala où il était hôtelier. Lui est né et a grandi à Paris , dans le XIIIe arrondissement, a fait ses gammes à l'école footballistique du Paris FC , puis est même redescendu en amateurs, dans l'équipe de quartier des Gobelins , après une vilaine blessure, avant de reprendre le chemin d'une carrière pro au PFC.
Puis il éclate à Angers , où il tape dans l'œil de Rudi Garcia lors d'un OM-SCO (1-1) le 20 août 2017. "Il nous avait mis un but à lui tout seul en partant côté droit, avec une frappe enveloppée" , se souvient l'ex-entraîneur de Marseille et de Lyon . "Toko a toutes les qualités d'un attaquant moderne" , déclare Rudi Garcia. "Quelque chose de très recherché : à la fois les appels en profondeur verticaux dans le dos de la défense et la qualité de dribble dans les un contre un, un peu comme un Gervinho" .
"Quand tu n'as pas les solutions collectives, un joueur comme Karl peut marquer" , poursuit le technicien, qui a coaché le Camerounais à Lyon. "C'est un homme de grande qualité, j'ai beaucoup aimé travailler avec lui, j'avais fait beaucoup pour essayer de le faire venir à l'OM, je l'ai suivi à Villarreal où il a aussi brillé" , poursuit Rudi Garcia.
A l'OL, il a surmonté la période où on le surnommait "Poteau-Ekambi" pour ses frappes sur les montants. "Il a du caractère, il n'est jamais si bon que dans la difficulté" , assure Rudi Garcia. "Il se créé des occasions, c'est le plus important, à un moment il va marquer, tant qu'un attaquant a des occasions, c'est bon signe."
Le "Lyon Indomptable" s'en est créé à la CAN, et a déjà égalé les cinq buts de Samuel Eto'o dans une même CAN (l'ancien Barcelonais l'a fait deux fois). Mais ces menus records ne valent rien au pays cinq fois champion d'Afrique , seulement devancé au palmarès par son grand rival du soir, l’ Égypte (sept CAN).
"Nous sommes le pays organisateur mais nous sommes aussi l'une des nations majeures du football africain ", expliquait à l'AFP le Lyonnais avant le début du tournoi. "Dans le monde, le Cameroun représente vraiment l'Afrique et nous avons à cœur de remettre les Lions indomptables au plus haut niveau. L'ambition sera d'aller le plus loin possible et pourquoi pas de gagner" , ajoutait-il.
"Je l'ai déjà gagnée en 2017" , rappelait Toko. "C'était quelque chose d'exceptionnel car nous n'étions vraiment pas favoris. Nous avons réussi à faire les choses ensemble. C'était dur, c'était long. Nous étions restés longtemps là-bas et revenir au Cameroun avec le trophée était vraiment quelque chose d'exceptionnel" .
La préparation de cette édition à domicile n'a pas non plus été une partie de plaisir, dans une "tanière" des Lions transformée en bunker pour défendre la bulle sanitaire . Mais il a pu y perfectionner sa complicité avec Aboubakar. "Vincent c'est plus la puissance physique, Karl la vitesse" , synthétise Rudi Garcia. Pour le Cameroun, peu importe le buteur du moment qu'il y a la finale au bout...