La société civile et les syndicats ne condamnent pas les militaires qui ont pris le pouvoir au Burkina Faso. Mardi, des concertations ont eu lieu entre l'Unité d'action syndicale (UAS), qui regroupe 130 organisations et le nouvel homme fort du pays le colonel Paul Henri Damiba. Les responsables syndicaux se sont dits rassurés par les engagements pris par les militaires à l'issue cette rencontre.
Burkina Faso : les attentes des syndicats après le coup d'État
"Il nous a assuré qu'il n'y aura pas de problème avec les syndicats, aucun syndicat, tant que nous sommes dans notre rôle régalien de défense des intérêts des travailleurs. Il nous assure qu'eux sont là surtout pour remettre le pays dans ses bases régaliennes notamment l'intégrité territoriale de notre pays et la sécurité des populations. Nous avons pris bonne note et nous avons promis de revenir, explique Marcel Zanté, président de l'UAS.
De son côté, le chef de file de l'opposition burkinabè, Eddie Komboigo à la tête du CDP, le parti de l'ancien président burkinabé Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la rue en 2014, a pris acte de l'arrivée des militaires et veut se donner le temps de comprendre leurs aspirations avant d'agir.
Nous avons également lu la lettre du président Roch Marc Christian Kaboré qui a démissionné et nous avons également pris acte. Aujourd’hui nous sommes disposés à rencontrer les premiers responsables du MPSR pour comprendre leur vision et leur démarche et ensuite nous allons aviser.
En attendant la réaction de la CEDEAO, qui a pris des sanctions jugées très sévères au Mali, les Burkinabès en grande majorité, craignent que des sanctions soient imposées à leur pays. En plus de la Guinée, du Mali et désormais du Burkina Faso, les experts s'inquiètent : c'est toute la sous-région qui en serait impactée.