RDC : Kinshasa à l'épreuve des érosions

Une route coupée en deux dans un quartier de la capitale congolaise en raison des pluies extrêmes.   -  
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Dans la capitale de la RDC, les eaux de crue ont creusé une avenue asphaltée, la remplaçant par un abîme d'au moins 15 mètres de profondeur, séparant l'Université de Kinshasa d'une bibliothèque gérée par les Jésuites.

Une route coupée au sommet d’une falaise à Mont-Ngafula, un quartier de Kinshasa. Conséquence des conditions météorologiques extrêmes, mais aussi d’une planification urbaine jugée insuffisante dans la capitale congolaise avec ses 12 millions d’âmes. Ici des maisons sont souvent construites dans des zones à risque, notamment les flancs des collines.

‘’ Derrière moi, il y a un gros glissement de terrain, il y a un gros trou - si on veut le dire comme ça - qui fait environ 17-18 mètres de profondeur. Il y a des écoles qui se sont effondrées, il y a des maisons qui se sont effondrées, il y a des petits marchés qui se sont effondrés. Il y a des pharmacies, des bâtiments commerciaux. Tout a disparu. La route est coupée en deux ", explique Christel Bulembi, militant anti-érosion.

Esperance Tsimba , 57 ans, veuve et mère de sept enfants, a vu la terre engloutir sa boutique. La quinquagénaire a perdu ainsi ses moyens de subsistance.

" Depuis mars 2018, cette érosion nous fait perdre nos biens. Cette route était notre source de revenus. Aujourd'hui, nous ne pouvons plus faire des affaires. Je suis veuve et il est très difficile de gagner sa vie, alors que nous avons des frais d’écolage à payer .", explique-t-elle.

Les enfants de la zone ne sont pas mieux lotis. Ils sont obligés de traverser ce ravin pour rejoindre leur école. Une épreuve redoutée par les riverains.

" Ça nous fait beaucoup de mal. Pourquoi ? Parce que nous avons aussi les enfants de la maternelle, des petits enfants qui ont quatre ans, qui ont cinq ans... En traversant ce ravin, je vous le dis, nous avons un danger permanent ’’, Sylvain Nsumbu, directeur d'une école primaire menacée par l'érosion’’

En 2019, des glissements de terrain à Kinshasa avaient coûté la vie à au moins 40 personnes.

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