Des Soudanais sont descendus dans les rues de Khartoum dimanche pour protester contre la crise du leadership dans le pays. Des images diffusées par les comités de résistance d'Omdurman sur leur page Facebook montrent des manifestants dans les rues de Khartoum et la police tirant des gaz lacrymogènes.
Soudan : tirs de gaz lacrymogènes contre des manifestants à Khartoum
Les comités de résistance sont des organes révolutionnaires qui, dans les quartiers et les régions, coordonnent l'action révolutionnaire et surveillent la situation sur le terrain en contactant le comité central des médecins et les militants à l'extérieur du pays.
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de la capitale dimanche, peu avant l'annonce de la signature par le Premier ministre soudanais déchu d'un accord avec l'armée qui le rétablira dans ses fonctions, près d'un mois après qu'un coup d'État militaire l'ait placé en résidence surveillée.
Ils ont manifesté avant la cérémonie de signature, pour dénoncer le coup d'État et exiger le transfert immédiat du pouvoir aux civils. Les manifestants ont brandi le drapeau soudanais et ont scandé "le peuple veut abattre Burhan" et "il n'y a pas de milice qui dirige un État".
Selon l'accord, les militaires libéreront également les fonctionnaires et les hommes politiques arrêtés depuis le coup d'État du 25 octobre. Le général en chef du pays, Abdel Fattah Burhan, a déclaré dans des déclarations télévisées qu'Abdalla Hamdok dirigerait un cabinet technocratique indépendant jusqu'à ce que des élections puissent être organisées.
L'étendue des pouvoirs de ce gouvernement reste incertaine. Il resterait sous la surveillance de l'armée. On ne sait pas non plus si tous les partis politiques et les groupes pro-démocratie ont signé l'accord. Les Soudanais descendent en masse dans la rue depuis la prise du pouvoir par les militaires, qui a bouleversé la fragile transition du pays vers la démocratie.
L'accord intervient quelques jours seulement après que des médecins ont déclaré qu'au moins 15 personnes avaient été tuées par des tirs à balles réelles lors de manifestations contre le coup d'État. Hamdok est maintenu en résidence surveillée par les dirigeants militaires depuis des semaines.
L'accord stipule également qu'une enquête sera menée pour identifier les responsables des meurtres et blessures de civils et de militaires qui ont émaillé les manifestations qui ont suivi le coup d'État.