La construction de l'oléoduc de pétrole brut d'Afrique de l'Est continue de déchaîner les passions en Ouganda. Dans le district de Hoima, des centaines de familles ont perdu leur habitation et l'indemnité de relogement proposée par la compagnie est loin d'être suffisante.
Ouganda : l'inquiétude des expropriés de l'oléoduc
Depuis l'accord pour la construction de l'oléoduc transportant le pétrole brut vers la Tanzanie , des centaines d'habitations comme celle de Muhamuza Dominic ont été détruites en Ouganda. Ce villageois est un peu perdu :
"Ils m'ont clairement conseillé de ne pas reconstruite une autre maison ici car le terrain est trop petit. Du coup je ne sais pas quoi faire explique ce villageois ", explique-t-il à notre journaliste.
La colère des associations
Cela fait quatre ans que les négociations ont lieu autour de ce projet colossal qui s'étend sur 1 443 kilomètres jusqu'à Tanga. Les compagnies pétrolières sont tombées d'accords avec les gouvernements ougandais et tanzaniens en avril dernier mais le chantier n'a pas encore commencé. Cela n'a pourtant pas empêché les habitants d'être expropriés. Selon ses détracteurs, le nouveau gazoduc s'apprêterait à détruire des hectares de terres agricoles dont la population dépend pour son alimentation et ses revenus. Les associations dénoncent l'accord et demandent une compensation plus élevée.
"Aujourd'hui, les personnes indemnisées n'auront même pas les moyens d'acheter un terrain à Kikuube ou à Hoima. Ils n'auront pas la capacité financière nécessaire pour cela" , avance le révérant Fred Musimenta qui représente les personnes expropriées.
Le gouvernement ougandais se veut rassurant
Dans l'autre camp, Gloria Sebikari , responsable de la communication de l'autorité pétrolière de l'Ouganda, tient à préciser au micro d'Africanews que " la situation s'avère compliquée car un certain nombre d'habitants veulent quitter ces zones reculées pour s'installer en ville ou dans un village, là où le prix des terrains est évidemment beaucoup plus élevé".
Le gouvernement ougandais annonce en tout cas sa volonté de ne pas abandonner les populations touchées par le passage de l'oléoduc. Les dirigeants rappellent aussi que la construction va permettre au pays de prospérer grâce aux 6,5 milliards de barils de pétrole. Des arguments qui ne suffisent pas à rassurer les opposants qui demandent plus que jamais une réévaluation et une accélération du processus d'indemnisation.