Le Front Polisario a qualifié dimanche d' "illusions" et d' "inventions" les déclarations du roi marocain Mohamed VI qui a affirmé dans un discours que le Sahara occidental, territoire disputé par les indépendantistes sahraouis et Rabat, n'était "pas à négocier" .
Le Polisario désavoue Mohamed VI sur la "marocanité" du Sahara Occidental
Ce discours est "un mélange de sophismes, d'inventions et d'illusions pour justifier l'intransigeance, l'arrogance et l'aventurisme" du Maroc , a estimé le ministère sahraoui de la Communication . Mohamed VI a déclaré samedi que la "Marocanité du Sahara ne sera jamais à l'ordre du jour d'une quelconque tractation" . Il a plaidé pour un "règlement pacifique du conflit" mais a réitéré le refus marocain de toute indépendance du Sahara occidenta l.
"Le peuple sahraoui n'arrêtera pas sa lutte tant que le Maroc ne mettra pas fin à son agression et à son occupation illégale du territoire de la République sahraouie" , a averti dans un communiqué le Polisario . "Le roi du Maroc est bien conscient que la République sahraouie, voisine du Royaume du Maroc, est une réalité irréversible dont il ne peut se détourner, le Maroc siégeant à ses côtés lors des évènements multilatéraux aux niveaux continental et international" , est-il écrit.
Autonomie
Rabat propose une large autonomie sous sa souveraineté pour ce vaste territoire de moins d'un million d'habitants alors que le Polisario réclame un référendum d'autodétermination , avec le soutien de l'Algérie . Le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé il y a une semaine les parties au conflit à reprendre les négociations "sans conditions préalables et de bonne foi" . L'objectif est "de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable" dans la perspective d'une "autodétermination du peuple du Sahara occidental" , a-t-il rappelé.
Le discours de Mohamed VI est intervenu tandis que la tension était encore montée d'un cran après que l' Algérie a annoncé un bombardement ayant causé la mort, le 1er novembre, de trois camionneurs algériens en territoire sahraoui. Alger a imputé au Maroc la responsabilité de l'attaque , dénonçant un "acte de terrorisme d'Etat" et soulignant que "cet assassinat ne resterait pas impuni" .
Les dépouilles ont été transférées dimanche de l'hôpital de Tindouf (sud-ouest) vers leurs préfectures d'origine, selon l'agence officielle algérienne APS. Le souverain marocain n'a fait aucune allusion à cet évènement dans son discours, prononcé à l'occasion du 46e anniversaire de la "Marche verte" , quand 350 000 Marocains avaient franchi en 1975 la frontière du Sahara occidental , alors colonie espagnole, au nom de "l'appartenance" du territoire au royaume.