Le président égyptien a ordonné mercredi à son administration de commencer à déménager ses bureaux le mois prochain dans une nouvelle capitale administrative tentaculaire dans le désert à l'extérieur du Caire.
Egypte : la nouvelle capitale administrative bientôt opérationnelle
Le président Abdel Fattah el-Sissi a ordonné au gouvernement de commencer une période d'essai de six mois à partir du 1er décembre dans le nouveau complexe, selon son porte-parole, Bassam Radi. La ville, d'un coût de 45 milliards de dollars , est le plus grand des mégaprojets depuis son entrée en fonction en 2014. Construite sur 170 000 acres à environ 45 km à l'est du Caire, elle fait presque deux fois la taille de la capitale . Il est prévu qu'elle abrite 6,5 millions de personnes .
Qualifié de "projet d'orgueil" , les critiques affirment que son coût aurait pu être mieux utilisé pour reconstruire l'économie et remettre Le Caire à neuf. Le gouvernement a pour sa part fait valoir que la nouvelle capitale était nécessaire pour absorber la population en plein essor du Caire , qui doublera pour atteindre 40 millions d'habitants d'ici 2050.
Elargissement du Canal de Suez
Selon le président égyptien, la nouvelle capitale, ainsi que d'autres projets allant de la construction de nouvelles routes et de complexes immobiliers à l'élargissement du Canal de Suez , attireraient des investisseurs et créeraient des emplois pour les plus de 100 millions d'habitants du pays.
La ville abritera la présidence, le Conseil des ministres, le Parlement et les ministères. Les planificateurs promettent un parc public de prés de 34 km de long, un aéroport, un opéra, un complexe sportif et 20 gratte-ciels, dont le plus haut d'Afrique, à 345 m.
Conquête musulmane
Selon le quotidien d'État Al-Ahram , le gouvernement avait prévu de relocaliser 52 300 fonctionnaires dans la nouvelle capitale d'ici à la mi-2020, mais ses plans ont été retardés par la pandémie de Covid-19 .
Le président El-Sissi avait déclaré au début de l'année que le déménagement du gouvernement dans la nouvelle capitale "annoncerait une nouvelle ère de travail gouvernemental moderne", faisant référence à la technologie avancée utilisée pour y construire les bureaux. Ce serait le premier déplacement du siège du pouvoir hors du Caire depuis la conquête musulmane au VIIe siècle.