La communauté internationale maintient la pression sur Khartoum. Après plusieurs jours de discussions, ce jeudi, le Conseil de Sécurité de l’ONU a finalement adopté une résolution sur le Soudan. La Russie et la Chine, qui ont fait traîner les négociations, ont accepté de signer le texte qui demande le rétablissement du gouvernement de transition dirigé par des civils.
Soudan : l’ONU vote une résolution, appels à manifester contre l'armée
Du côté des Etats-Unis, la position est la même. Dans un communiqué, le président Joe Biden a appelé Khartoum à rétablir le gouvernement civil. Il y a quelques mois, Washington avait retiré le Soudan de sa liste noire des pays soutenant le terrorisme. Ce qui avait notamment permis à Khartoum de sortir de trois décennies d'isolement diplomatique et financier. Mais à cause du coup d’état, les Etats-Unis ont décidé de supprimer 700 millions d’aide économique d’urgence au Soudan. Et ils ne sont pas les seuls. La plupart des pays et organismes internationaux qui étaient engagés dans la transition démocratique au Soudan, ont multiplié les sanctions depuis le coup d’état du 25 octobre. La Banque Mondiale lui a suspendu son aide, et l'Union européenne réfléchit à faire la même chose.
De son côté, l’Union Africaine a suspendu le pays, et la Ligue Arabe s’est dit préoccupée par la situation. Le Soudan est de plus en plus isolé sur la scène internationale. Mais pour l’instant, l’homme fort du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane campe sur ses positions et continue d’affirmer qu’il ne s’agit pas d’un coup d’état, mais, selon ses propres termes, "d’un redressement de la voie de la révolution".
Les Soudanais hostiles à ce coup d’état militaire sont déterminés à aller de l’avant. Depuis plusieurs jours, ils sortent dans les rues pour protester contre ce coup de force de l’armée. Depuis le putsch, au moins 8 manifestants ont été tués et plus de 170 ont été blessés, selon des médecins. Les autorités ont aussi coupé Internet. Mais ça n’empêche pas les manifestants de s’organiser, dans Khartoum, mais aussi dans d’autres villes du pays. Ils appellent à une grande manifestation ce samedi, en espérant que le général Burhane décide de rendre le pouvoir.