Une mer déchaînée qui grignote chaque jour de l’espace. Nous sommes à Minam et ces maisons en ruine sont le symbole du désastre écologique qui menace Bargny, ville située à une trentaine de kilomètres de Dakar. Cet habitant n’a que ses yeux pour constater les dégâts.
Sénégal : la ville de Bargny face au désastre écologique
"Lorsque vous voyez ça, vous savez que c’est plus qu’un danger. Ce n’est pas pour dramatiser mais quiconque voit cette situation devrait savoir que ceux qui habitent ici mettent leur vie en jeu. J’habite cette maison avec mes enfants et petits-enfants. De grâce Macky, regarde ça, jetez un coup d’œil à cet écran. Nous voulons que vous nous aidiez", explique Daouda Diouf.
Autres inquiétudes, ce port minéralier en construction, et cette centrale à charbon. Des infrastructures qui attisent la colère dans une ville déjà étouffée depuis plusieurs décennies par une cimenterie. L’agression de trop pour les habitants de Minam.
"Personne n’en veut. Personne. Une centrale à charbon, vraiment personne n’en veut. Elle nous empeste vraiment. A chaque fois qu’elle commence à tourner, si le vent ne change pas de direction et que la fumée vienne dans le village, le lendemain, partout c’est noir. Ça, ce n’est pas normal. Juridiquement et logiquement, le village doit être délocalisé" , déclare Badourahmane Gueye, policier à la retraite.
La délocalisation, un combat qui mobilise ces jeunes militants écologistes. Cette journée de nettoyage de la plage est une occasion pour Medza Ndoye et son équipe de sonner l’alerte.
"La situation devient grave et nous interpellons l’Etat du Sénégal, l’opinion nationale et internationale pour qu’ils viennent aider cette population de Minam dont l’avenir reste incertain. Au moment où je vous parle, les cimetières sont pris par la mer, mais également les maisons environnantes. En plus, Minam ne peut pas cohabiter avec une centrale à charbon."
Pourtant, en janvier dernier, le ministre sénégalais de l’Environnement avait annoncé le remplacement du charbon par du gaz. Mais depuis, rien n’a bougé.