La Cour pénale internationale ouvrira-t-elle un procès contre Mahamat Said Abdel Kani ? Verdict à l’issue des audiences qui se déroulent cette semaine à la Haye.
CPI : le Centrafricain Mahamat Said Abdel Kani à la barre
Ce commandant rebelle présumé de la coalition Séleka est accusé de crime de guerre et crime contre l’humanité. Mahamat Said Abdel Kani aurait selon le procureur de la Cour pénale internationale, joué un rôle dans les violences que la Centrafrique a connues en 2013. Il aurait détenu ses victimes dans un trou sous son bureau.
" Il s'agit d'un cas de détention et nous affirmons que les preuves montrent de manière accablante que Mahamat Said Abdel Kani se trouvait dans la pièce où cela s'est produit. Le trou ci-dessous est l'endroit où nombre de ces malheureuses âmes ont été placées dans des conditions terribles, sans toilettes, sans nourriture et sans aucun type de soins. __Se tenant littéralement sur leur tête, piétinant leur dignité, bafouant leurs droits, il ne peut plaider l'ignorance. L'odeur était épouvantable, la proximité n'aurait pas pu être plus grande. C'est ce type de criminalité qui a donné lieu aux accusations portées devant votre honneur ’’, a déclaré Karim Khan , le procureur de la CPI .
L'accusation a montré pendant une audience la photo d'une cellule sous terre surnommée "le trou", recouverte de planches en bois et d'un bureau.
Le quinquagénaire remis à la Cour pénale internationale en janvier par Bangui fait l’objet de 14 chefs d’accusation. Les magistrats ont 60 jours pour prendre leur décision.
La RCA avait sombré dans le chaos en 2013 après la chute de l’ex-président Francois Bozizé chassé par les rebelles musulmans Séléka de Michel Djotodja qui furent opposés à la milice chrétienne anti-balaka.
Deux anciens chefs de guerre centrafricains, Patrice-Edouard Ngaïssona et Alfred Yekatom , qui dirigeaient des milices anti-balaka sont actuellement jugés par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.