Il sera le grand absent de ce que ses avocats qualifient de "procès politique" . Ils ont notamment déclaré que leur client n'avait jamais reçu de convocation pour être interrogé, ni d'accusation formelle à son encontre, à l'exception de la convocation au procès.
Burkina Faso : le "procès Sankara" s'ouvre sans l'accusé Blaise Compaoré
Blaise Compaoré est censé répondre d'accusations de "complicité d'assassinats", "recel de cadavres" et "attentat à la sûreté de l'Etat".
Selon un de ses avocats , Pierre-Olivier Sur, c'est un simulacre de procès qui va avoir lieu à Ouagadougou.
"On ne nous a même pas notifié la procédure, on n'a reçu aucun acte ni d'accusation, ni de mise en cause, ni expertise, ni témoignage, rien, nous n'avons pas les moyens de nous bagarrer procéduralement parlant dans cette procédure, ce qui fait que nous considérons que ce n'est pas un procès, c'est un simulacre de procès."
Toujours selon Me Sur, ce procès est simplement un spectacle destiné aux médias internationaux , avec une cour mise en place pour rallier la population autour du président Roch Marc Christian Kaboré.
"C'est une juridiction politique, tout simplement parce que ce n'est pas une juridiction de droit commun, ce n'est pas le tribunal judiciaire ou le tribunal de grande instance ou une juridiction pénale, correctionnelle ou d'assises qui va le juger, c'est un tribunal militaire, présidé par un magistrat entouré de colonels de l'armée. Et cela est d'autant plus choquant que le président Blaise Compaoré devrait bénéficier d'une immunité due à sa fonction d'ancien chef de l'Etat ainsi que le prévoit l'article 168 de la Constitution du Burkina Faso."
L'ancien chef d'Etat qui vit aujourd’hui en exil en Côte d'ivoire a toujours nié avoir commandité l'assassinat de Thomas Sankara dont il était le bras droit.
Autre grand absent, Hyacinthe Kafando. Cet ancien adjudant-chef de la garde présidentielle est accusé d'avoir dirigé l'équipe qui a tué Sankara. Il est actuellement en fuite.