L'incertitude règne en Tunisie, depuis que le président Kaïs Saïed a limogé son Premier ministre et suspendu les activités de l'assemblée des représentants du peuple (ARP) pour une période de 30 jours le 25 juillet. Lors d'une prise de parole le 23 août, il a annoncé la prolongation de ces mesures indéfiniment. Dans le gouvernorat de Sidi Bouzid , certains habitants gardent espoir sur les intentions du dirigeant.
Les Tunisiens divisés sur les intentions de leur président
"Avant, j'avais l'impression d'étouffer" , explique Abdallah Bouzidi, vendeur de fruits sur le marché de Sidi Bouzid. "Mais après ce qui s'est passé, il y a eu un sentiment de bonheur et d'espoir parce que cet homme est honnête, et pas un voleur. Tous ceux qui nous ont gouvernés avant étaient des voleurs. Ils ont pillé le pays, opprimé et affamé le peuple. Ils ne pensaient qu'à eux-mêmes. Ils sont devenus avides de pouvoir et ont écrasé le peuple encore plus."
"Je pense que Kaïs Saïed a pris la bonne décision" , continue Hasna, sans emploi. "La suspension de l'assemblée est très importante. On est heureux. Je pense qu'il doit mettre un terme à Ennadha et les suspendre, parce qu'ils font n'importe quoi."
La décision de Kaïs Saïed a été immédiatement condamnée par Ennadha , le parti majoritaire de l'ARP . Peu de temps après, des hommes politiques et d'affaires ont été visés par des enquêtes anti-corruption , faisant douter une partie de la population sur les intentions du président.
"C'est lui qui a tout le pouvoir" , comment Kaïs, également vendeur de fruits sur le marché de la ville. "Je suis inquiet qu'il prenne le chemin de la dictature. J'espère qu'il prendra des décisions honnêtes, qui iront dans le bon sens. "
La prise de pouvoir de Kaïs Saïed devrait normalement être contrôlée par la Cour Constitutionnelle. Mais l'institution, définie par la Constitution, n'a jamais vu le jour. Depuis 2014, son vote est éternellement reporté par l'assemblée des représentants du peuple (ARP).