Début juin, dans la région du Sahel au Burkina Faso, le village de Solhan était victime d’une attaque meurtrière perpétrée par un groupe armée . Ce groupe était majoritairement composé d’enfants et d’adolescents âgés entre 12 et 14 ans.
Burkina Faso : des enfants soldats toujours plus nombreux
Depuis le début de l’année, le nombre d’enfants recrutés par des groupes armés au Burkina Faso aurait été multiplié par cinq. La pauvreté, l’accès très restreint à l’éducation et les conflits qui endeuillent la région, entre autres, font d’eux les cibles idéales pour les rabatteurs.
" Nous voyons sur le terrain des enfants qui ont faim, qui n'ont pas accès à l'éducation. Nous voyons des enfants qui sont en colère parce qu'ils ne comprennent pas ce qui est arrivé à leurs parents qui ont été tués sans explication, sans aucune forme de justice. L'armée commet aussi des exactions devant eux et ces actions contribuent à les traumatiser à vie. Donc, ces enfants sont effectivement très vulnérables et c'est vraiment le moment d'agir ", explique Aimouna Ba, responsable des opérations des Femmes pour la Dignité du Sahel .
Les enfants sont traumatisés, tout comme les parents qui vivent dans la peur de voir des jeunes de leurs familles enrôlés. Ces derniers mois, les attaques et les violations des droits humains contre les populations civiles au Burkina Faso ont particulièrement augmenté et le pays traverse une crise humanitaire sans précédent ; autant de paramètres qui inquiètent les adultes. Empêcher que les enfants soient exposés au risque de recrutement, ils le souhaitent réellement, mais ils se sentent impuissants.
" En tant que parents, nous avons vraiment peur. Les enfants sont plus vulnérables face au recrutement par les djihadistes, car ils ne sont pas assez matures pour décider. Ils n’ont pas conscience de ce que ça implique. Je suis inquiet que mon enfant, mon frère ou un de mes proches puisse rejoindre les groupes armés ", reconnaît le papa d'un petit garçon de quatre ans.
Selon l’UNICEF, sur les plus d’un million de personnes déplacées que compte le Burkina Faso à l’intérieur du pays, 61 % sont des enfants . Ils sont plus de 300 00 à être déscolarisés en raison de la fermeture de plus de 2 200 écoles, sans parler des milliers d’enfants qui ont besoin d’un soutien psychosocial pour les aider à surmonter les événements traumatisants de leur vie.