Un célèbre journaliste camerounais a plaidé mercredi "non coupable" de "complicité d'atteinte à l'intimité de la vie privée" au premier jour du procès ouvert à Douala après la diffusion sur les réseaux sociaux de la sextape d'une jeune femme.
Cameroun : le "procès de la sextape" ajourné au 4 août
En juin, des photos et vidéos de Malicka, âgée de 24 ans, entretenant des rapports sexuels dans le bureau de Martin Camus Mimb , directeur de Radio Sport Info , basée à Douala, ont été diffusées sans son consentement sur les réseaux sociaux. Une affaire qui a provoqué l'indignation dans le pays. Wilfrid Eteki , chef traditionnel et ami du journaliste, auteur présumé de la sextape , poursuivi notamment pour "atteinte à l'intimité de la vie privée" et "publications obscènes d'ébats sur les réseaux sociaux", a également plaidé "non coupable" .
Les deux hommes sont détenus depuis une semaine. Les avocats de Martin Camus Mimb ont demandé l' annulation de la procédure qui a conduit au placement en détention vendredi du journaliste à la prison de Douala . Le parquet a demandé au tribunal de renvoyer l'affaire afin qu'il puisse "répliquer par des observations écrites" à cette demande des avocats du journaliste.
Le tribunal a ajourné l'affaire au 4 août pour entendre les observations du parquet sur la demande de remise en liberté. S'il a demandé "pardon" à la jeune femme, Martin Camus Mimb n'a jamais reconnu sa participation aux ébats ni à la publication des images .
Après la diffusion de la sextape, une mobilisation est apparue sur les réseaux sociaux , pour dénoncer et sensibiliser sur les violences sexuelles et sexistes. La Commission des droits de l'Homme du Cameroun a condamné le 7 juillet avec "force la capture et la diffusion à travers les réseaux sociaux (...) d'images et de vidéos indécentes, choquantes ou violentes, qui portent gravement atteinte à la dignité humaine" .