Le parti de l'ex-gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, a dénoncé lundi l'arrestation du leader de la jeunesse de cette formation politique, invitant la communauté internationale à porter son regard sur "la montée des dérives" en République démocratique du Congo (RDC).
RDC : le parti de Moïse Katumbi dénonce la détention d'un de ses cadres
Le président de la jeunesse du parti Ensemble pour la République , Jacky Ndala, a été "enlevé (dimanche) à son domicile et conduit vers une destination inconnue", a déclaré à l'AFP Papy Mbaki, son adjoint.
Ensemble pour la République "dénonce les auteurs de ce comportement qui utilisent, de façon éhontée, des services de protection de la République à des fins de brimades, d'intimidation et d'intolérance politique et exige sa relaxation immédiate et inconditionnelle" de Jacky Ndala, a écrit dans un communiqué son secrétaire général, Dieudonné Bolengetenge. Il a par ailleurs invité la communauté internationale "à bien observer la montée des dérives et des initiatives à haut risque en cours, qui risquent de replonger ce pays dans l'abime" .
Parti de Moise Katumbi , richissime homme d'affaires, Ensemble pour la République compte six membres au sein du gouvernement de l'Union sacrée de la nation du président Félix Tshisekedi .
En juin, ce parti avait menacé de quitter cette coalition au pouvoir, dès l'inscription au calendrier des travaux de l' Assemblée nationale d'une proposition de loi sur la citoyenneté des candidats à la présidentielle qui prévoit que seuls des Congolais nés de deux parents congolais pouvaient se représenter.
Si cette loi est votée, Moise Katumbi - né d'un père Italien et d'une mère Congolaise - serait exclu de la course à la présidentielle censée avoir lieu en décembre 2023. Cette loi initiée par Noël Tshiani, un proche du président Tshisekedi, a été déposée à l'Assemblée nationale le 8 juillet.
Un haut responsable de services des renseignements de la RDC a confirmé à l'AFP la détention de Jacky Ndala, qu'il accuse entre autres d' "incitation à la violence et à la rébellion" . Une vidéo envoyée à l'AFP par le responsable sécuritaire le montre haranguer un groupe de personnes et dire : "Lorsque le signal sera donné, là où tu es, près de ta résidence, allume le feu (...) Nous avons pris rendez-vous d'aller visiter le palais du peuple" , siège du parlement congolais.