Trois gendarmes ont été tués samedi dans le nord-ouest du Cameroun par des séparatistes qui combattent l'armée et réclament l'indépendance de la partie du pays peuplée par la minorité anglophone, a indiqué dimanche un préfet.
Cameroun : la situation sécuritaire reste alarmante dans les régions anglophones
Cette attaque intervient au lendemain de la mort de deux soldats et d'un fonctionnaire dans la région voisine du Sud-Ouest. Cinq autres fonctionnaires ont été pris en otage et n'étaient toujours pas libérés dimanche, selon un préfet.
Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun sont le théâtre depuis quatre ans d'un sanglant conflit séparatiste opposant des groupes armés anglophones à l'armée. Les ONG internationales et l'ONU accusent les deux parties d'exactions et de crimes contre les civils.
Trois gendarmes qui étaient à leur poste de contrôle ont été attaqués et tués" par des séparatistes. "Ils en ont décapité deux et un gendarme a réussi à fuir" a déclaré à l’AFP le préfet du département du Ngoketunjia, Quetong Handerson Kongeh.
"Ils sont venus en grand nombre et savaient que les gendarmes étaient en petit nombre après avoir pris leurs renseignements. Ceux qui étaient en poste ne pouvaient se défendre", a-t-il ajouté.
Dans cette région, la minorité anglophone reproche à la majorité francophone et à l'indéboulonnable président Paul Biya, 88 ans dont 38 au pouvoir, de les marginaliser, ce qui a entraîné un conflit meurtrier qui a fait plus de 3.500 morts et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile.