Moins médiatisé que le football ou le handball, la communauté féminine du rugby occupe plus en plus de place dans le sport en Côte d'ivoire. Les compétitions inter-écoles et la ligue interprofessionnelle qui vient d’ouvrir ses portes à Abidjan, dans laquelle évoluent 23 clubs masculin et 14 clubs féminins, y contribuent fortement.
L'émancipation du rugby féminin en Côte d'Ivoire
Malgré les faibles moyens dont disposent les clubs et la fédération, rien ne semble détourner Sekongo Aichata , capitaine de l’équipe nationale de rugby féminin , de ses ambitions de concurrencer d’autres nations à l'international. "J’ai découvert ce sport à l’école par le biais de mon professeur, Léguissongui Ouattara, au lycée moderne de Ouangolo en 6e. Ce n’est pas facile financièrement avec les clubs, mais nous aussi voulons jouer à l’international pour montrer que la Côte d’Ivoire à une potentialité en rugby féminin."
Jugé dangereux, le rugby semble avoir pris le dessus dans la vie de ces jeunes filles. Parfois obligées de trouver des prétextes, ou de se cacher pour aller aux entraînements , elles se donnent tous les moyens pour réussir afin de convaincre leurs entourages. "Au début mes parents ne voulaient pas que je joue au rugby parce que c’est un sport d’hommes. Parfois, on se cachait pour aller jouer, ou on trouvait des prétextes pour dire qu’on allait au cours de renforcement à l’école et on allait jouer" , confie Bintou Traoré.
Dirigeants, anciennes joueuses sont au four et moulin pour relever un défi : celui d’implanter le rugby féminin sur le territoire national et mettre en place une équipe féminine forte . De plus en plus mis à l'honneur, le rugby est perçu pour ces nombreuses jeunes filles comme un moyen d'émancipation. Aujourd'hui elles sont plus de 300 rugbywomen licenciées en Côte d'Ivoire.