Ce pourrait être une lueur d’espoir pour les rhinocéros. Chassées pour leurs cornes, plus de 9 600 animaux ont été tués par des braconniers entre 2010 et 2019 en Afrique du Sud. Le Projet Rhisotope , initiée par l’université de Witwatersrand, vise à protéger les animaux en introduisant de petites quantités d’éléments radioactifs dans leurs cornes.
Le projet Rhisotope, le nucléaire à la rescousse des rhinocéros
Le Professeur James Larkin, directeur de l'unité de radioprotection et de physique de la santé détaille le projet : "C'est parti d'une discussion avec des amis il y a environ deux ans et demi. Nous cherchions des moyens alternatifs. Certaines personnes avaient essayé de mettre du poison dans les cornes, d'autres avaient essayé la teinture, mais ces méthodes n'ont pas très bien fonctionné. Alors quelqu'un a dit, pourquoi ne pas essayer d'y mettre des matières radioactives ? On s’est rendus compte que cela faisait beaucoup de sens. En faisant cela, vous la rendez facilement détectable par les dix ou onze milliers de moniteurs de radiation installés dans le monde."
Atome radioactif
La première phase de ce projet , en collaboration avec une entreprise russe , a débuté le 13 mai dernier sur deux rhinocéros appelés Igor et Denver, de la réserve de Buffalo Kloof , dans l’est de l’ Afrique du Sud .
"L'idée générale est qu'une fois que nous aurons fait le boulot et développé le modèle, nous le mettrons à la disposition de tous ceux qui veulent l'utiliser au niveau mondial. Nous sommes ravis d'aider, de régler la question de l'approvisionnement en radio-isotopes et d'enseigner les techniques à mesure que cela devient une raison de fierté pour eux. Pour les animaux en Inde et ailleurs dans le monde, en Afrique, en Afrique de l'Est, où qu'ils soient, nous sommes ravis de montrer aux populations locales comment le faire" , avance James Larkin.
Pendant trois mois, les deux rhinocéros seront surveillés pour valider la quantité optimale d’isotopes à utiliser. La maîtrise de cet atome radioactif pourrait ainsi sauver les rhinocéros de l’extinction.