RDC : l'état de siège en Ituri et au Nord-Kivu divise

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Initié dans le but de lutter contre les groupes armés qui écument l’est de la République démocratique du Congo, l’état de siège décrété par Félix Tshisekedi au Nord-Kivu et en Ituri est loin de faire l’unanimité.

La mesure est saluée par une frange de la population. " La décision du chef de l'Etat rentre dans l'intérêt de la population, elle va faire à ce que la sécurité puisse revenir dans la province du Nord-Kivu et en Ituri, bien sûr partout en RDC, donc c'est une bonne décision. Elle peut être (la décision) impopulaire, mais elle reste une bonne décision du fait qu'elle va aider, conformément à ce qu'a dit le chef de l'Etat et le Premier ministre, à résoudre la question sécuritaire au Nord-Kivu .", c’est ainsi que Bruno Muhero , un étudiant congolais, juge la décision prise par le chef de l’Etat congolais.

Des voix redoutent surtout un transfert de pouvoir dans ces provinces aux militaires régulièrement accusés de violation des droits de l’homme d’affairisme.

" La population sait qu'elle a une armée des gens qui se sacrifient, mais parmi ces gens-là, il y a des affairistes : des gens qui font du commerce des véhicules, du commerce de l'or, du commerce du bois, du commerce de cacao... C'est autant de questions que nous nous posons, est-ce que le chef de l'état a pu mûrir vraiment cette décision ? ", s’interroge Simon Kazungu , ancien député du Nord-Kivu.

L'Association congolaise pour l'accès à la justice (Acaj) "demande au Parlement d'adopter" en urgence, une loi "pour prévenir des abus" liés à l'état de siège.

Samedi, le mouvement citoyen la Lucha demandait de son côté tout simplement au chef de l’Etat de surseoir la mesure tout en proposant à la place, la convocation d’un dialogue entre le gouvernement, la société civile et la Monusco , la Mission des Nations Unies dans le pays. Alors même que Félix Tshisekedi doit encore signer une ordonnance explicitant les modalités de l’état de siège.

Ce n'est pas le premier effet d'annonce du président Tshisekedi face à l'insécurité dans l'Est. Le chef de l'Etat congolais a déjà annoncé deux "opérations militaires d'envergure", en territoire de Beni en novembre 2019 et en Ituri en juillet 2019.

Lui qui avait promis lors de sa prise de fonction, d’éradiquer l’insécurité qui règne à l’Est. Soutenu par les Etats-Unis, le président congolais a demandé mardi à la France de l'aide dans cette bataille.

Au total, 122 groupes armés sont encore actifs dans l'Est de la RDC, estime le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST).

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